Idée lancinante qui hante. Dérive haletante d’une pensée affolante. Cri jeté vers l’infini. D’une cantatrice sourde aux larmes, aux drames. Jetant au sol les armes. Un soir de lune. Vertige d’un ciel s’étirant au-delà de la brume. Idée lancinante qui hante. De marcher puis de courir à vitesse lente. Pas posés sur les touches d’un piano. Frappant les aigus d’un marteau. Dans une marche hésitante. Temps battant la mélodie qui nous poursuit. Plus forte que l’érosion des reliefs de notre passion. Coup de vent qui fend. Le faux visage de nos présages. Dessinés dans l’amour lové. De nos projets enfantés. Chassant le faux du vrai. De ne pas crever. Idée lancinante qui hante. Revenant en vagues récurrentes. Fuir au travers des nuages. Plus haut, plus loin que portent nos mirages. Voler. Planer. S’étendre dans les fils vaporeux. Tissant le cocon frileux. De nos voiles amoureux. Fermant les yeux. Pour nous deux. Rien que tous les deux. Imaginer. Proposer. Le battement capricieux du temps, capturé. Dans nos mains enfiévrées de se toucher. De vagabonder. Sur la toile de cette obsession. Idée lancinante qui hante. Troublante, envoutante. Dans une ombre s’allongeant démesurée. De la terre à la lune. Marchant sur cette ligne qui ne fait qu’une. Passerelle tissant le corps de nos passions. Frissons, respirations. Idée lancinante qui hante. Dans la répétition de nos hésitations. Pour ce mal qui enfante. Le doute. Que l’on redoute. Posant les questions de nos vies, de nos mort. Ai-je tort ? Idée lancinante qui hante. Étouffante, asphyxiante. De notre séparation. Plus loin que ne porte la déraison. De nos corps en fusion. Sur le derme incandescent de notre rébellion. Pleurer pour éteindre le feu. Rire pour conjurer le sort affreux. De ne plus être tous les deux. Toi, sur la terre; moi, sur la lune. Laissant le message posthume. De cette idée lancinante qui hante. Nos jours, nos nuits, qui aimante. Le fer sculpté de nos cœurs enlacés. Sans rouille. Sans trouille. Juste cadenassés par ce projet d’étendre à jamais. Un voile de pudeur sur nos belles heures. Tuant l’idée lancinante qui hante. La dérive haletante d’une pensée affolante. De ton dernier cri jeté vers l’infini.