En côtoyant les regrets comme un temps présent
En faisant du passé un semblant flamboyant
Un talisman ordinaire effaçant les cicatrices
D’un trait facile et agile maquillant les artifices
Du sublime, de l’absence, ce vide comme un fait
Imaginaire pendant en bandoulière au plus près
De ces tendresses évasives aux touchers écaillés
Je dessinerai un autre monde qui sera minimaliste
Presque enfantin voire puérile ; quasiment fantaisiste
Il sera là-bas pendant au bout d’un chemin ordinaire
Il sera tremblant en recherche d’une identité passagère
Avec des yeux écarquillés presque apeurés
Il s’émerveillera par complaisance ou par fatalité
En déclamant le poème orphelin de nos années effacées
Avec quelques trémolos dans la voix pour susurrer
Les mots faibles et sans histoire de ces lieux oubliés
Et pourtant là-bas se dressera l’étendard sans fard
D’un espoir simple et fébrile se reflétant dans une mare
Nos visages vieillis, quelques rides, des cheveux blanchis
Et puis un sourire embrassant notre monde rétréci
Il en est ainsi, il en sera ainsi par la volonté du temps d’ici
Je le ressens affaibli en m’abandonnant dans une léthargie
Avec un sable fin glissant inexorablement entre les mains
La vie qui s’enfuit avec ses mélancolies accolées à l’ennui