Dans la cacophonie du silence dans lequel je me suis protégé. J’aurais pu devenir sourd à tous tes secrets. Ceux que tu avais promis de me livrer. Abandonnée à cette idée de pouvoir m’aimer. Jetée comme une bouée. Pour te soustraire à la tourmente de cette mer où tu t’étais égarée. J’étais là à te regarder. Te noyer. De ces mots agglomérés fabriquant le ciment de tes regrets. Que tu énonçais. Que tu bégayais. Sous l’emprise ininterrompue de la montée. De cette vague violente, dévastatrice qu’est ta fragilité. Ta timidité. Que tu n’as jamais pu contrôler. Que tu as toujours endurée. Je me suis rapproché. Pour t’aider. Sans savoir si je le pourrais. Sans savoir si je le voudrais. Je t’aime, je te hais. Pour tout ce qui nous a rapprochés. Qui maintenant pourrait nous séparer. S’envolant au premier signe d’une mauvaise humeur partagée. Jetée à la figure pour gifler. Dans la cruauté du délice de briser le premier. Ce que nous avons mis tant de temps à fabriquer. Un semblant d’éternité. Entre deux êtres tourmentés à l’idée de rester seul sur le quai. Regardant le train de notre amour nous écarteler. Je t’aime, je te hais. Tu as cette idée. De fuir avant de pleurer. D’avoir été abandonnée. Brûlée sur le bûcher. De nos vanités. Oubliant l’humilité de craquer le premier. Pour continuer d’exister dans la vitrine de nos secrets. Celle que nous avons regardée. Avant de tenter de s’aimer. En nous demandant si nous pourrions nous y retrouver. Noyés dans nos contradictions étouffées. Pour mieux cacher notre perversité. Je t’aime, je te hais. J’ai maintenant la force de le penser. De ne plus me cacher. Derrière le paravent de ces mensonges que j’ai inventés. Pour me tromper. Te tromper. Divaguant entre le faux et le vrai. Sans autre but que d’esquiver. La réalité. De t’aimer à en crever. Je le sais. Avec la force de m’être libéré. De cette fragilité. Qui m’entravait. Me permettant d’enfin pouvoir te le crier.