J’aurais pu être impertinent ou impatient
J’aurais pu ajouter un premier reniement
En transition entre le froid et le chaud
Par complaisance après une nuit de trop
Puis par inadvertance en oubliant la clé
En laissant derrière moi un passé effacé
Ce fut ainsi que débuta notre autre vie
En cherchant dans la nostalgie un premier oui
Cet ultime désir avant de nous enfuir
Sans renier l’ombre d’un dernier soupir
Il n’y a plus de Venise ni d’autres gondoles
Il n’y aura plus de sentiments qui s’affolent
En se levant avec force mugissements
Balayant le ciel dans un dernier hurlement
Mystifiant violemment l’instant lénifient
En atomisant nos ultimes atermoiements
Hier, se leva une aurore nous effaçant
Souviens-toi avant cette dernière fois
Nos errances maladives sans foi ni loi
Nos nuits fantomatiques et hystériques
J’en conserve le goût si caractéristique
Éberlué d’avoir divagué dans les marais
Main dans la main sous un ciel étoilé
Avec la mort et l’infini pour compagnes
Ces mesquines qui nous raccompagnent
Vers la pénombre de nos nuits d’hiver
J’en hais la laideur, l’absolu de leur misère
Nos yeux sont devenus sombres et maladifs
En devenant des spectres blancs et inexpressifs
Où s’achèvera notre temps et dans combien de temps ?