A ta recherche, dans la nuit de la capitale slave, j’ai marché, longeant les eaux sombres du Danube. Longtemps, si longtemps… La chaleur étouffante, d’un été refusant de se coucher, enserrait ma gorge. Mes pas étaient lourds. J’étais sans repère au milieu de touristes allongés sur les rives du fleuve. Ils venaient y chercher une fraîcheur qui ne viendrait jamais. Brûlante, la nuit ne parviendrait pas à détacher la marque de fer rouge venue brûler la peau du jour. Les ombres le savaient, ondulant sur les eaux du Danube, lissant leurs formes sur la tiédeur des clapotis. Les monuments de la ville suivaient ce bal, s’exposant sous l’éclat vif des projecteurs. Leurs pierres étaient chaudes. Cette chaleur a parcouru la paume de ma main. J’ai senti battre les pulsations de leur cœur. Il y avait en elles le poids d’un passé que ce réverbère éclairé. Petitement, mais juste assez pour être cette bougie sous laquelle tu m’attendais et où je t’ai retrouvée.