Il me reste les images de beaux jours. Le temps bien né de nos amours. Endiablés sur l’herbe d’un été. Entre des arbres vieux et prosternés. Il y avait la chaleur d’un vent prêt à s’en aller. Je regarde ce voile suranné. Ne peux m’empêcher de penser. A la douceur de ce passé. J’aimerai pourvoir le supplier. De revenir si seulement je pouvais y parvenir ? Mais domine cette impuissance. De voir filer le temps. Là devant. Spectateur de mes carences. Dans la tombe de mes souvenirs. Je distingue des images qui s’effacent. Ne peux les empêcher de flétrir. Les suivant à la trace. Aveugle et sourd dans ce combat de ne pas oublier. Pour vivre encore et se rappeler. Ces heures que ma mémoire a tatouées. Aujourd’hui déformées sur les lignes de mes mains. Traçant les courbes d’un destin. Où la fatalité s’est mariée au passé. Ils devaient se rencontrer. Enfants d’un amour mal né. Je le comprends maintenant. Jouant avec ce fantôme envoutant. Je lui donne un visage. Sage et sans âge. Lui retirant le droit de se cacher, de s’effacer. Il habite en moi, je crois. Je lui dois de ne plus avoir froid. Éternel, il me conduira à elle. Et cette idée me permet encore de rêver.