Un temps à contre temps. Où le noir serait lumière. Le blanc jeté aux ornières. Un caprice comme ça. Maintenant juste là. Parle-moi de tes mondes. Plus beaux que le mien. Leurs soleils chaque matin. Parle-moi de tes mondes. Comme ça irrémédiablement. Pour s’évader intensément. Jusqu’au bout, vers où ? Sans autre message. Qu’une mer de nuages. Qu’un moment troublant. Qui monte en moi. Comme un ouragan. Brisant les toits et les croix. Abolissant les ultimes barrières. Me projetant au bord d’un cratère. Sans revenir en arrière. L’horizon barré par une frange. Le sol qui se fissure. Cette sensation qui dérange. D’un malaise qui dure. D’un vertige, d’une addiction. Plus fort qu’une malédiction. Rampante et envahissante. Parle-moi de tes mondes. Pour savoir. Parle-moi de tes mondes. Pour croire. En l’invisible et l’inaccessible. Par espoir. Comme ça irrémédiablement. Pour s’évader intensément. Jusqu’au bout, vers où ?
Un espace réduit ou infini. Un lieu qui serait étroit. Une immensité de chaud et de froid. Un artifice comme ça. Violant pas après pas. Parle-moi de tes mondes. Magnifiques et irréels. Leurs tentacules virtuels. Parle-moi de tes mondes. Irrésistiblement dans l’oppression. D’une totale confusion. Qui surnage et s’engage. Dans le flot tumultueux. De nos rêves vertueux. Se dilate et se propage. Dans l’onde insaisissable. Du miroir du temps. Leurs reflets infalsifiables. Nos regards vulnérables. Victimes et complices. De l’infernal supplice. D’attendre pour comprendre. Sur le quai d’une gare. Là et ailleurs nulle part. Divisant les secondes. Épousant la fronde. D’une rage contenue. Récusant toute retenue. Proposant l’impossible. Comme positif et sensible. Parle-moi de tes mondes. Pour l’illusoire. Parle-moi de tes mondes. Pour l’histoire. Comme une proposition. Un acte de commisération. Comme ça irrémédiablement. Et s’évader intensément.