Où s’en vont les nuages ?
Ces coulées grises et noires
Immaculées et sans images
Vaporeuses sans savoir
Que nous les observons
Rieurs, tristes ou admirateurs
Par hasard, sans réelle attention
Pour un regard illusoire, une erreur
Pire encore, sans attente, sans penser
Qu’ils possèdent peut-être une vie
Qu’ils aspirent à s’ébattre, s’aimer
Et qu’au bout du bout ils toucheront à l’infini
Comme ça sans rien attendre, ni demander
J’ai cette croyance depuis l’enfance
Le rêve inabouti de vagabonder parmi eux
Dans un langage fécond, une résonance
Aux pleurs et aux cris, parfois avec si peu
Dans la redondance d’une inadvertance
La conséquence d’une ivresse, d’une dépendance
Aux festins avariés d’un repas sans fin
Oui, je crois qu’il y a là une histoire de foi
Quelque part parmi le ciel d’un petit matin
Torsadé d’une poignée de nuages
Ces coulées grises et noires
Immaculées et sans images
Jusqu’à ce que s’éteigne le soir