Notre requiem a des couleurs blanches et grises. Comme les teintes d’un pale matin. Traversant les vitraux d’une église. Notre requiem a des notes suaves et tristes. Comme le discours d’un sophiste. S’éparpillant dans le vent. Il raconte le lent mouvement. De nos gestes indolents. Un été à Vienne. A tendre la main à une bohémienne. Cherchant notre destin. Aux carrefours de lignes entremêlées. Emportant nos vies dans le train. De notre présent déjà consommé. Notre requiem a les yeux fermés. Une tolérance sur notre passé. Notre requiem endort nos cauchemars. Le soir au-delà si tard. Dans les langueurs d’un violon. Sur le papier de nos rêves profonds. Je me prends à espérer. De bientôt te rencontrer. Pour renouveler et répéter à l’infini notre vie. Entre douceurs et stupeurs faisant du malheur une erreur. De parcours pour toujours. Un été à Vienne. A tendre la main à une bohémienne. Devant la statue de Mozart. En pensant à notre requiem qui a scellé ce hasard. De battre à l’unisson. Sans autre raison. Que d’aimer ce frisson.