Où allons-nous joue contre joue ? Nénuphars sur une mare. Sans port d’attache. En quête sans relâche. On se colle, on s’amourache. Lentement mais surement. Plus fort que ce froid qui nous mord. Toi le long de moi. Pour te protéger, te réchauffer. J’aime t’écouter me raconter. Des histoires que je ne peux croire. Tu me parles d’un monde disparu. Nous étions rois et reines. D’un royaume biscornu. Sans mur ni frontières. Sans douleur ni peine. On parcourait notre terre. Toi les cheveux dans l’air. Moi te regardant faire la fière. Les étoiles tissaient leur toile. Dans un ciel couleur de miel. L’habitude devint lassitude. Il te fallait savoir. Si derrière la lune noire. Il y avait une autre vie. Invisible sans compromis. Tu parlais d’absolu. Caché à notre vue. Tu revins sombre. Le visage marqué d’une ombre. Qui ne te quitte plus. Qui es-tu ? Je ne vois que toi. Je ne crois que toi. Et pourquoi ? Et pourquoi ? Tu me mens. Chaque fois, tout le temps. Je m’en défends. Je t’ai en dedans. Et pourtant. Et pourtant. Je te le dis c’était mieux avant. Avant que tu partes m’abandonnant. Je parle comme eux, comme les vieux. Qui assurent qu’hier était heureux. Il y avait toi comme un mystère. Une présence pleine et entière. Il y avait… Je n’ai plus les mots pour le rappeler. Maintenant, je sais que j’ai inventé. Ton retour croyant en l’amour. Une idée qui me joue des tours. Toi ma présence invisible. Tu joues avec moi. Tu me sais trop sensible. Je ne vois que toi. Je ne crois que toi. Et pourquoi ? Et pourquoi ? Tu me mens. Chaque fois, tout le temps. Je m’en défends. Je t’ai en dedans. Et pourtant. Et pourtant…