Il me reste d’hier et de ses instants s’endormant. Le tutoiement d’une violence quotidienne. Plus légère qu’un sentiment. Plus frêle qu’un frétillement. Vaine est ma lutte repoussant l’errance. De leurs murmures chantant. J’entends vagabondant parmi les fleurs de printemps. L’alliance de ces noms sans apostrophes. L’ambiance de ces lendemains de catastrophes. Aussi je m’éprends du virevoltant. Dans le souffle d’un temps bruissant. J’ai la faiblesse passagère. De m’imbiber de visions crépusculaires. Faites de petits bourdonnements. Allant caracolant dans le firmament. Empruntant à la mémoire s’endormant. Les visions hérétiques. De nos amours hystériques.
J’ai sur le corps l’humidité. Des jours de pluie recouvrant notre ennui. Fatalité comme il en fut si souvent. Devant une vitre barbouillée. D’un vague à l’âme et à l’humeur sans âme. Abandonnant aux fantômes ou à d’autres. Le droit d’écrire sur nous et notre néant. En colportant cette histoire comme de bons apôtres. Ce sera le récit d’un bruissement. Que nous ne pourrons pas nier. En inflexion à tant de frustrations. Comme une profonde injure à la fatalité. Qui nous refuse un visa pour l’immortalité. Mais pour quoi faire ? J’hésite et je me perds. Dans des déserts d’immoralité, lourd est mon fardeau. Sans morale, posé au fond d’une cathédrale. Mon hérésie gravée sur des vitraux.
Comment parler de pardon ? En niant violemment la réalité. Par faiblesse ou par concession. J’irai dans le réel vagabonder. Chercher les codes d’une évasion. D’ici afin de choisir entre hier et aujourd’hui. En nécessiteux pour donner un sens. Aux frémissements de l’onde sur l’eau. Aux essences du vent sur la peau. Je ne me souviens plus du chaud ni du froid. De toutes ces choses simples et complexes à la fois. De ces détails qui conduisent à se perdre. Banalisant l’instant pour le fuyant. D’un meilleur aux ailes translucides. J’ai épousé le néant d’un dieu du vide. Sans rien à gagner et peut-être tout à perdre ?