Regarde la ville s’étaler en murs droits et linéaires. Où s’abritent des êtres sombres derrière. Observant par les fenêtres la lente fabrication du mystère. D’un silence oppressant sur la cité s’abattant. Aux trottoirs déserts. Dans le calme précaire. D’une absence étouffante. Marche l’âme amère d’un être de misère. Errant sur les pavés recouvrant les fossilises du passé. A la recherche de goûts et de couleurs teintés de souvenirs. Du miel de cette époque révolue où volaient les abeilles. Sur les fleurs de notre verger aujourd’hui sans fruits à cueillir. Laisse la ville s’étaler en murs droits et linéaires. Pays de fantômes droits et fiers. Que jamais personne ne voit. Derrière la tristesse épanouie de murs gris et froids. Je pense alors à toi. Courant à travers bois. Le bonheur au bout des doigts. C’était, il y a longtemps. Lorsque nous étions des enfants. Épargnés de l’avancée du monstre de pierres. A l’expansion totalitaire. Qui peu à peu fabrique les murs de notre cimetière. Où nous passons des années entières. Sans autre horizon qu’une ville qui marche, conquérante et fière d’étendre ses artères.