Des chevaux debouts au garde à vous. A la frontière d’une barrière. Un pas en avant, deux en arrière. Voulant les toucher. S’en allant effrayer. Unique rencontre d’une promenade. D’errance de nomade. Au travers des prés, des forêts. Dans le silence d’un jour qui balance. Qui bascule vers le crépuscule. Teintant de noir. Des chevaux au garde à vous. Leur attente, leur bon vouloir. Des yeux doux. Un vent tiède. Le soleil qui cède. Place à la lune. Derrière les dunes. L’air salé. D’une mer excédée. Revenant pressée. S’en aller. La rencontrer. Seul ou accompagné. De chevaux ayant brisé. La frontière d’une barrière. Au vent flottant leur crinière. Dans le clapotis de l’eau. Tournant le dos. Aux près où ils étaient séquestrés. Galopant ou flânant. Sur le bord du rivage. Là où meurent des vagues devenues sages. Là où les murs ne peuvent s’étendre. Libérant un espace vierge. Où l’on peut suspendre. Un cierge. Sur la voute des cieux. En faisant le vœu. Que les galops des chevaux. Les porteront plus loin que les frontières d’une barrière. Et leurs larmes amères.