Il y a ces gouttes de pluie acide. Ruisselant sur les pierres d’un soir avide. Des corbeaux croassant le bec tendu. Prêts à déchirer l’âme nue. De larmes tombant drues. Il y a le ciel bas. Gris, s’étirant las. Jusqu’à perte de vue. Aussi loin que s’endorme la nuit. Cette couleur sombre que tu fuis. Plus forte que tu l’eus crue. Hantant les recoins de tes cauchemars. Vautrés dans les égouts hagards. D’une mémoire sans espoir. Il y a ces tombes qui habillent le cimetière. D’une vie réduite en poussière. L’herbe verte, les murs sombres. Entourant le bal des ombres. Où s’aventure ce qui reste de toi. Je veux le croire. Il me reste cette foi. Pour te retrouver dans le miroir. Jouer à s’émerveiller. Se dire que c’est la vérité. Sans se pincer. Ni se blesser aux barbelés du passé. Il y a le silence. Qui pèse lourd oppressant. Rythmant les pas lents d’une danse. Macabre où les squelettes tirent la vedette. Dans ce bruit qui m’entête. Je ne peux. Je ne veux. Imaginer que l’autre côté. Du mur il y a d’autres sentences. Ce rêve immense. Que le temps n’a pas de fin. Que les croix ont d’autres lois. Poussant derrière des murs. En se donnant l’allure. De s’être enterrées avec l’infirmité. D’attirer ces gouttes de pluie acide. Ruisselant sur les pierres d’un soir avide. Des corbeaux croassant le bec tendu. Prêts à déchirer l’âme nue. De larmes tombant drues. Je pense à toi. Je me dis des fois. Que la musique du temps. Se répète indéfiniment. S’achevant par une croix. Inlassablement. Sans nom. Effacé par l’érosion. Juste du bout des doigts. Se lit sur la pierre une trace d’autrefois. Il y a le ciel bas. Gris, s’étirant las. Jusqu’à perte de vue. Aussi loin que s’endorme la nuit. Cette couleur sombre qui colore les insomnies. Jusqu’au moment où les yeux se ferment. Que tout revienne. Toi mettant un terme. A cette éternelle absence. La tienne. Comme une souffrance.