Nostalgique un jour ou une nuit, je ne sais plus. Je t’avoue que je ne me rappelle plus. Solitaire et insatisfait en immersion parmi cet absolu. Dans une quelconque ruelle au sol balayé par le souffle d’une ritournelle. Toi et moi psalmodiant des textes froids. Tournants dans le cercle glacé de notre profonde mélancolie. Nous sommes allés une nouvelle une fois. Vers le mausolée des spectres d’autrefois. Ainsi accouplés à ces variations d’ivresse. Où nos tendresses étaient d’une infinie tristesse. Pendant que notre naïveté scintillait en paillettes de futilité. Dans nos yeux attendris et émerveillés. Rappelle-moi le pourquoi de toutes ces choses. Les vibrations de nos respirations. Les transitions de nos cœurs virtuoses. Chœurs envoutant les voutes de nos cathédrales. Faut-il encore que je te parle ? De nos rires, de nos pauses théâtrales ? Nous les avons tant partagés. Nous pouvons maintenant les épargner. Comme des radins si proches de la fin. Je sens venir un vent glacial. Chargé d’une nostalgie abyssale. Il en est ainsi de notre destin. Vertical. Quand les artistes quittent la scène. Quand le silence ne cache plus sa peine. Dans une nuit noire et blême. Portée par les derniers vers d’un poème. Je caresse alors le dédain de ce sinistre dessein. Afin de me noyer dans l’alcool irisé de son venin.