Couché sur les pages d’un texte qui jamais ne finit. S’étend le poème maudit. Rimes étouffantes. Pensées contraignantes. Obsessions suffocantes. Peignant le monde. De souffrances nauséabondes. Lisses de toute police. Sans majuscule, ni capitale. Comme un caprice. Verrouillant les mots de parenthèses fatales. Ne laissant que la menace virale. De répéter un cercle vicieux. Habillé de mots lépreux. S’effritant sous le souffle d’une pensée. Torturée. Enlacée au corps du poème maudit. Écrit sur les barbelés de la vie. Répandu dans l’esprit. Comprendre. Ou le pendre. Noyant l’encre de ses vers. Au fond de la mer. Disparaître. Ne plus apparaître. Pensée castratrice. Obsession factice. Feindre le plaisir. Jusqu’au bout du délire. Se vautrer. Dans le fumier. Pour exister. Loin du poème maudit. Coupable chaque jour de se répéter. Dans la chaleur torride. D’un abandon valide. Vertigineuse ascension. Jusqu’aux neiges éternelles. Fuite passionnelle. Avant que ne révèlent. La vérité de vers rebelles. Écrasés de ne pas avoir été sages. Otages d’une image. Statue de pierre. Perchoir aux oiseaux de rivières. Crottant de leurs pattes palmées. Le symbole de pureté. Qui plane sur l’éternité. Contée par le poème maudit. Qui jamais ne finit. Texte au langage. Pauvre de tout bagage. Qui n’est que mirage. D’une lumière. Passagère. Se glissant au travers. Des nœuds d’une porte. Guillotine d’une tête morte. Aux yeux éteints. D’avoir un matin. Laissé la vie. Dans la lecture abandonnée du poème maudit.