Courir à perdre haleine, à perte de vue. Dans l’indicible vide, vers l’indescriptible fascinant. Oubliant le jour qui s’est tu. Au-delà des murailles, au-delà de nos failles. Si prêt du bord, si loin de ce trésor. Qui capture le regard, qui s’endort. Un soir magique, une nuit bientôt emblématique. Des pulsations d’une intimité passionnelle. Fusionnelle avec l’instant rougeoyant. Je caresse le rêve éteint d’un jour sans fin. L’agonie de ce long moment. Les traces flamboyantes d’un passé révolu. Et je fais le vœu de ne pas être vu. Me complaisant dans les ombres. D’un jour qui s’efface et qui sombre. Comme le spectre à l’implacable signature. S’abandonnant dans les excès de la luxure. En bafouant le reflet de son âme. Alors que pleurent les larmes de jour. Et que s’agglomère cet amalgame. Dans l’indélicatesse de nos amours. Frénétiques, dramatiques, hystériques, hérétiques. Pendant que s’abolit l’esclavage. De nos corps pris en otages. Dans les filets d’une passion échevelée. Notre histoire en grains de sable s’égrenait. Entre les paumes de nos mains. Jointes pour ne pas s’oublier. Je ferme les yeux, je renie le destin. Je crache au visage de toute morale. Toi ma dépendance, mon amour viscérale. Et je dresse à la nuit le totem de cette dévotion. Comme l’unique rappel de notre éternelle absolution.