Derrière les murs, qui te protègent, tu es seul. L’as-tu vraiment choisi ? Tu regardes la nuit tomber, le déclin du ciel derrière l’horizon. Toi seul peut lui tendre la main, le retenir. Au pied de la haute muraille, nous sommes impuissants. Comme toujours. Il n’y a plus que toi pour agir. Mais le feras-tu ? Le voudras-tu ? J’en doute. Ces nuages noirs, d’une nuit qui arrive derrière ton dos, sont le signe de ton hésitation . Ils vont t’envelopper, puis recouvrir l’horizon. Ils vont s’étendre sur la terre sans que tu n’opposes la moindre résistance. C’est ainsi que les choses se passent. On le sait. Mais on attend tant de toi. Trop certainement ! Ta haute taille, tes flancs blanchis par la surexposition des derniers rayons te donnent une impression de puissance, de pouvoirs démultipliés. D’où la raison de cette vaine espérance . En fait, tu n’es qu’un colosse de pierres, une chimère…