Sombre la lune au-delà des dunes. Enterrant les larmes de jour dans le creux des labours. La mer se retirant dans la coquille des déserts. Le vent à l’infini capturant notre émerveillement meurtri. Ligoté dans le silence imparfait de notre fragilité. Les pas hésitants sur le sable lisse de nos imperfections. Le vol des mouettes flirtant avec les tempêtes au-dessus de nos têtes. Le silence portant la marque de la confusion, la répétition de son inaction. Écoutant le vide s’installer assourdissant. Le regard en attente d’absolu, l’âme mise à nu. Un rien faisant ce mien que tu prends entre tes mains. Chaleureux à défaut d’être précieux. Immobile se momifiant en fossile. Méprisant les griffures du vent et tout ce temps. Où la lune sera absente, son indolence repentante. Les brisures du jour , les fragments de son armure. Les doigts contractés ne pouvant se relâcher. L’infortune de nos imprévus, tout ce que l’on a tu. Le crépuscule de nos particules infusé des ombres de notre ridicule. Le début de la fin, une nuit sans fin. Quelque part au terme du chemin. Ses barbelés, nos doigts ensanglantés, la pluie pour les laver. Le ressac de la marée, nos cœurs en vrac. Les yeux hagards beaucoup plus tard dans les bras du hasard. Affolant la tendresse de nos sentiments. Noirs dans le miroir d’un mauvais soir. La lueur éteinte de notre pudeur. La somnolence de notre décadence. Les vagues se retirant en nous maudissant. Sombre la lune au-delà des dunes. Ta main qui la retient d’un fil d’un geste futile. Nos pas sans trace, le vent qui les embrasse, cette absence qui nous fracasse. Dans le crépuscule de nos particules, ce vide où l’on s’articule. Évaporés et démembrés. Inexistants et larmoyants. Sur la lande de nos mélancolies fantômes à jamais ensevelis. Dans les plissures coupables de nos fêlures, ce mal du passé que l’on endure. A errer dans le labyrinthe d’une mémoire éteinte.