Je vois. Sur la photo jaunie. Les larmes, les rêves inaboutis. J’entends. Les mots, leur amertume. Revêtant. Les pâleurs d’une nuit. Le vent, la pluie. La peur, nos frayeurs. Tanguant en résistant. Fermant les yeux. Pour s’accrocher tous les deux. Je comprends. Qu’il y aura une fin. Maintenant, un autre lendemain. Aléa au bout de nos pas. Une chute, le fracas. Du cristal de nos erreurs. En miettes, un haut le cœur. Je sais. Le vent hésite. A tout balayer. Une claque, de la dynamite. Nous deux, nos vœux. Échappés, envolés. Plus loin, sans rien. Je vois. Sur la photo jaunie. Les larmes, les rêves inaboutis. Dans ma mémoire s’endorment. Le jour, le soir. Sans espoir, perdant toute forme. Le temps comme une agonie. Un goût de vomi. Comme ça. Car c’est écrit. On reste là. Le froid, le vent sur nos corps. Loin du décor. A regarder briller. Une ville illuminée. Toi et moi. Naufragés d’une étrange vérité. S’aimer. Je crois. Que c’est le mot à employer. Avant, il y a longtemps. On se plaisait à l’utiliser. Oublié, effacé. Sans retrouver les couleurs du passé. Adieu ce rêve merveilleux. Fougueux, impétueux. Se détachent tes bras qui m’enlacent. Derrière le miroir, ce tout qui s’efface. Flottent nos âmes transies. Parmi les ombres d’une nuit. Je vois. Sur la photo jaunie. Nos larmes, nos rêves inaboutis. J’entends. Les mots, leur amertume. Pendant que sur nous s’abat la brume. Se punir et souffrir. S’égarent nos vies. Là-bas dans l’infini. Je vois. Je crois…