Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus. Le vide et le néant sont venus remplacer nos élans. Sur les rives de nos promenades au fils des ans. Doucement, si lentement, accrochant le temps. Aux épines de roses sauvages. Poussant au bord des plages. Ceinturant notre château assoupi dans le noir. Bordé de ciels nostalgiques endormant nos soirs. Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus. Imaginant une vie entre les murs. Des rois, des reines ayant fières allures. Des chevaux galopant sur les rives. Montés par des chevaliers aux teintes vives. S’éloignant en criant. Dans le lointain disparaissant. Laissant un silence envoutant. Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus. L’eau caressée par le vent. Des vagues se formant. Le vent arrivant. D’un revers balayant. Les images d’un monde fascinant. Où nous marchions gaiement. Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus. Le sable de nos mirages entre les doigts s’en est allé. Le château n’a pas changé. Les roses continuent de pousser. Leurs épines de piquer. Seuls, nous avons évolué dans le miroir d’un temps venu nous effacer. Donnant à nos silhouettes plus de clarté. Diffuses, elles se sont effilochées. Transparentes, oubliées. Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus. Ne reste que le décor de nos rêves. Les jours qui se répètent sans trêve. Des amants qui hantent les grèves. Avant que tout ne s’achève. Dans une histoire brève. Il y a un mois, un an, je ne sais plus. Il y a si longtemps que je ne me rappelle plus.