Il y a dans ta bouche le goût sucré des bonbons de ton enfance. Le temps passé à choisir les couleurs, les saveurs. En rêvant de chewing-gums, de bonbons péteurs. Croqués à tout moment, à toute heure. Avec la joie et le bonheur de te sortir de ta torpeur. Comme une drogue qui tangue, balance. Tu as dans la bouche le goût sucré des bonbons de ton enfance. Mangés en toute innocence. Chassant tes craintes, tes peurs. De ces longues nuits d’errance s’étirant à l’infini. Plus loin que les ombres ne se meurent. Tard à la lisière de tes cauchemars. Tu marches dans les rues sombres à la recherche de cette odeur. Sucrée, rouge, bleue, jaune de toutes les couleurs. Les yeux rivés sur des bocaux. Où dorment des bonbons en forme de lionceaux. Dans leur peau, tu vas planter tes crocs. Il y a dans ta bouche le goût sucré des bonbons de ton enfance. Un soupir, un appel, un désir. Assoiffée comme un vampire. Tu traînes dans les rues sombres à la recherche de ces odeurs. Réveillant tes sens, alimentant ton errance. Croquant à tout moment, à toute heure. Comme une drogue qui tangue, balance. Ces petits lambeaux sucrés pour calmer tes fureurs. La salive au bord des lèvres. Pour éteindre tes fièvres. Remède à ton anxiété sans jamais effacer ce souvenir du passé. La première fois, ce goût sucré du péché, entré en toi pour t’enflammer. Avec le besoin chaque nuit de le retrouver. Comme une drogue qui tangue, balance. Il y a dans ta bouche le goût sucré des bonbons de ton enfance. Tu erres entre les zones sombres de ta conscience. Tiraillée par le besoin de communier à cette offense. Pour mieux pénétrer, exposée sous la lumière artificielle. Et te damner, le sang dans la bouche, fusionnel. Le bonheur qui chasse le malheur. Avec l’apaisement d’une dépendance. Le goût sucré des bonbons de ton enfance. Dans ta bouche, se glissant, en apportant le temps d’un moment l’endormissement de tes tourments.