Trois mots de trop dans la fin d’une nuit. Des pas qui titubent dans l’escalier. L’aube qui apparaît sans poésie. Des idées qui se mélangent exaspérées. La pression qui monte inexorablement. Des phrases lancées violemment. Dans le matin blanc. En échos sur des murs blancs. Écorchant des cœurs à vif. Fatigués, réactifs. Entrés dans une époque glaciaire. Figée, prostrée. Notre amour que l’on enterre. Sans venir l’accompagner. Trois mots de trop dans la fin d’une nuit. Le son de la fin. Rapide et soudain. Sans chercher à se fendre. D’explications à entendre. Froids comme la rampe, ses murs blancs. Le marbre foulé de nos pas. Hier resté là. Diffusé dans la poussière du temps. Sans nostalgie. Le requiem de nos fantaisies. Les notes lourdes d’un piano mélancolique. Tombant des étages tragiques. Incapables de les comprendre. Plus rien ne pouvant nous surprendre. Lassitudes, platitudes. Nos vies perdant de l’altitude. Je te hais. Tu me hais. La seule donnée partagée. Venant entraver nos pas. En commun nous en sommes là. Trois mots de trop dans la fin d’une nuit. Devant moi, tu montes, tu t’enfuis. Je te laisse t’évaporer. C’est ainsi. Dans un demi tour accéléré. Moi, aussi, je m’enfuis. En ayant étranglé cette nuit notre mélancolie. Ce dernier lien que nous avions en commun.