L’attente lassante de la pluie dans la chaleur torride de nos corps alanguis. S’éternise sur l’herbe chaude d’un été endormi. A l’ombre de saules avachis. Dégoulinant d’amertume dans un soir où monte la brume. Alors que dans le lointain dansent des farfadets autour d’un bucher. Luminescents sur la toile d’un ciel envoutant. Je me rapproche de ton ombre, m’enveloppe de ses couleurs sombres. J’entends tes peurs, j’écoute leurs douleurs. Une longue plainte de bête blessée s’échappant de ton cœur. J’ai entre les mains l’éternité pour panser tes plaies. Alors que tombe la pluie de l’été. Venue sur ton visage effacer ses tristesses inavouées. Corps à corps dans une étreinte passionnée. Sans pause, sans arrêt. Dans le souffle haletant du vent. S’envole l’idée meurtrière d’une pensée mensongère. Nous deux enlacés dans une fausse vérité. Pour ne plus être, ne plus exister. Deux farfadets dansant autour d’un bucher. Je souffre de l’évoquer, de regarder en face la pénible réalité. Imaginaires et solitaires. Nous irons au bout de notre guerre. Entretenir l’amour, ensemencer ses labours.