Tu dis qu’il n’y a plus de musique dans ta tête. Que ta vie s’étire sans fin au-delà de tes souvenirs. Que ton cœur se lasse de battre au rythme des méandres de ton existence. Je t’écoute. Seul à t’entendre dans ce long couloir de tes absences. Il y a parfois tant de silences. Qui ont le poids de sentences. Portant en elles le froid de ce soleil glacé qui brille tout là-bas. Dans la grande salle de bal. Là, où tu aimais tournoyer. Là, où je t’ai rencontrée. Dans ta robe bleutée au profond décolleté. C’est ce souvenir que j’ai emmené. Qui me porte, me fait tanguer. Évitant de me noyer. Dans les teintes noires de tes regards. Mais il est trop tard. De croire que ce soleil qui s’étire sur le parquet. Est notre dernier été. Il y a longtemps qu’il s’est effacé. Faisant de nous des êtres sans avenir et sans passé. Évaporés que personne ne voit passer. Nous, nous parlons sans nous toucher. Sans se rappeler. De la chaleur, de sa douceur, de ses effets. Sur nos peaux collées. Cela te fait pleurer. Je ne peux t’empêcher de verser ces larmes. Que personne ne voit. C’est notre drame. Pauvres fous, pauvres fantômes. Tu dis qu’il n’y a plus de musique dans ta tête. Et, je te crois.