Sur les murs dorment les souvenirs. Épinglés, bien rangés. Si bien encadrés.Pour mieux s’endormir. Bordés de poussière. Écoutant leurs prières. Sous les soleils factices d’un semblant de cimetière. Mémoire pour ne plus pleurer. Espoir de ne pas oublier. Qui s’efface lentement. Si paisiblement. Quand viennent les nuits de chaque jour. Se réveillent les lendemains de plus en plus lointains. Tour à tour. Au point. De voir s’évanouir les souvenirs. Se raccrochant à des cadres, des photos en imaginant une éternité. Totalement fabriquée. Faîtes de larmes séchées, de confusions. D’images tronquées d’un passé effiloché. Tombant dans l’oubli d’une passion. Ne laissant qu’un lambeau de frissons. Se réveillant parfois devant le regard gelé d’une photo jaunie. Rappelant les anciens horizons. Faits de joies, de cris. Battements de la vie. Un jour éteinte dans une ultime étreinte.