Je m’approcherai de la pénétrante lueur. Ces deux yeux perçants me transperçant. J’irai prendre dans les yeux d’un loup. L’émeraude apprivoisant mes peurs. Je la porterai comme un talisman. Il me donnera la force d’aller jusqu’au bout. Tout là-bas là où il n’y a plus rien. Ce néant qui s’abandonnera entre mes mains. Je pourrai l’étreindre sans craindre. Les ombres que je laisse derrière. Au travers des marais et des chemins. J’écoute le violon qui pleure. Je souris en étouffant sa fureur. Sans regret de l’avoir rejeté. Maléfique, il était enjôleur. Je préfère les hurlements du loup. Ses grognements de contentement. Le toucher de son poil doux. Ses deux yeux perçants me transperçant. Je caresse l’émeraude, mon talisman. Cette force avec laquelle je fends l’écorce. Entravant l’amplitude de mes mouvements. J’irai voler au-dessus des monts et des forêts. Dans l’embrasement d’un matin d’été. Dans le silence où je fais retraite. Plongeant sur les arbres et leurs crêtes. Hurlant comme un fou, comme un loup. Seul au fond des bois. Errant comme un fou, comme un loup. Seul en ne pensant qu’à toi. Je le confesse à l’heure où s’abaisse. Le clair-obscur de l’instant qui s’enfuit. Sans être le jour, ni la nuit. Il est l’intense vérité de nous. Unique, cette particule d’avoir été. Dans l’alcôve de notre mélancolie. La comète de toutes nos fêtes. Je m’approcherai de la pénétrante lueur. Ces deux yeux perçants me transperçant. J’irai prendre dans les yeux d’un loup. L’émeraude apprivoisant mes peurs. Je le ferai pour toi, pour nous. En souvenir et dans l’espérance d’un tout. Celui de façonner le passé et le faire durer. Il n’y aura plus de temps, ni d’instant. Que l’infiniment présent, l’immensément récurrent. Nous irons nous égarer entre ses murs. Sans craindre les caprices du futur. Les fous, les loups seront en paix. Rassasiés sans charognes à ronger. Je pourrai te regarder sans vieillir. En oubliant la tombe qui t’as vue t’alanguir. Embaumés dans le miel de notre passion éternelle. Nous serons à jamais immortels. Pour cela je m’approcherai de la pénétrante lueur. Ces deux yeux perçants me transperçant. J’irai prendre dans les yeux d’un loup. L’émeraude apprivoisant mes peurs. Et la déposerai sur ta chevelure acajou.