Dans la rue qui tourne bat lentement. Un temps. Où glissent sur ses murs les nuages. Coloriés comme des images. Les doigts trempés dans la peinture. Depuis ces années qui durent. Si loin que se souvienne le temps. Tangue l’idée de fatalité. D’un dessin tracé pour rêver. Dans la rue qui tourne doucement. Bercée par la mélodie. De l’écho des talons. Des jeux, des cris des enfants. Courant après les grains du sablier. Tombant sans jamais les capturer. Ne se lassant jamais. Oubliant le temps. Pour se promener. Traînant sur le pavé. Le soleil refusant de se coucher. Dans la rue qui tourne inexorablement. Bat ton cœur furieusement. Là où nous nous sommes croisés. D’un regard échangé. D’un désir partagé. Plus tard en attente de toi. Au hasard du temps et de ses lois. Dans la rue qui tourne capricieusement. Pour se retrouver. Ne plus nous quitter. Le long de murs aux couleurs qui veillent . Nous emportant vers le grand sommeil. Au bout du temps. Dans la rue qui tourne indéfiniment. Là où se pose parfois le rêve fou. De continuer sans jamais s’arrêter. Chimère volée aux doigts trempés de peinture. Déformant la réalité. Créant l’idée d’un futur. Aux couleurs figées. Dans une rue qui tourne où s’enfuit définitivement. Le temps…