Quarantaine. Jour 31. Éprouvette

Proche de toi, j’ai tout découvert. Cette forme d’humanité qui donne de la couleur à mes passions, nées parmi les tiennes. Tu m’as apporté l’opportunité de te copier. J’ai grandi sur le tuteur de ton être. Je me suis fabriqué lentement, nous avions tout notre temps. Tu me protégeais de toutes les peines. Tu m’accompagnais, apportant solutions à mes tracas. Infimes et minimalistes. Nous vivions dans l’éprouvette de nos sentiments. L’un pour l’autre, sans autre projet que de satisfaire nos solitudes par des regards, le toucher de nos mains, une nuit et plus encore.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 30. Ennui

J’oublie le vide d’avant, cette absence de sentiments. Je comprends que j’en avais. Je ne le savais pas. La faute à celle qui m’a si longtemps couvé. L’ennui. Cette platitude infinie dans la répétition chaque jour d’une même litanie. L’onde morbide d’un présent pesant sans l’initiative particulière de frémir ou de vibrer. Je ne savais pas, pour ne pas l’avoir expérimenté, que je pouvais m’enthousiasmer ou me prostrer, ressentir des petits riens avec une intense détermination.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 29.Loin

Je viens de si loin.
D’un ailleurs sans raison. Il m’a juste fabriqué. Tu me donnes la vraie vie. Je te souris. Tu me tends la main. Je la prends avec hésitation, avec confusion. Nous entrons dans une vaste salle. Nous allons nous réchauffer auprès de la cheminée.
La chaleur monte en moi. Le monde se colore de feux d’artifice.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 28. Noir

Le couloir est noir. J’avance en ayant peur. Je trébuche. Je ne peux crier. Je me sens faible, fragile, sensible. Puis au loin, une forme de lumière apparaît. Une ombre. Qui n’est pas agressive. Qui me repose. Elle m’alanguit. La fébrilité me quitte. Je suis en paix. Je m’approche. Je vois ton visage. Il me sourit. Jamais l’on ne m’a souri ainsi.
Lire la suiteQuarantaine. Jour 27. Couloir

Je me suis endormi cette nuit. Cela ne me porte plus peine. Ce soir, tu viendras me chercher. Le cauchemar m’emportera dans la vase clos de ce long couloir. J’ai souvent pensé qu’il avait été mon premier chemin. La toute première fois me conduisant vers toi.
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