Le bonheur
Violents ou passionnels
Excessifs ou abrasifs
Je m’attache aux riens existentiels
Cette vision inaboutie
Si souvent tendre et pourrie
Parfois même sans foi
Je parcours l’exceptionnel
Une passion sans loi
Avec des pensées caverneuses
Où s’immergent des fées irréelles
Toutes me narguent ténébreuses
On parle boutique, mélancolie
Avec des abréviations à l’eau de vie
Je les porte à ma bouche
Elles sont délicates s’envolant
Avec une escadrille de mouches
Je parle de postérité en affirmant
Qu’il n’existe pas de collusion
Avec des vertiges sans effusion
Cette vision cataclysmique
D’une exhibition mélodramatique
Devant une assemblée de poupées
Où sont partis nos futilités ; nos alizés ?
Tous vierges de nos infirmités
Tangue le navire à la coque trouée
Celui du capitaine à la pensée périmée
Immature, il porte des boutons
Dorés qui affichent ses prétentions
D’être tout là-haut en petit garçon
Solitaire avec des hallucinations
Je suis son ange gardien par facilité
Aussi par fatalité, dis-moi si c’est vrai
Que l’été les nuits sont illuminations ?
Des aurores boréales approximatives
Éclairant des louves excessives
Sans feu vert, ni feu rouge
Les loups sont gris et bougent
J’aime leur idée de transhumance
D’être en permanence dans l’errance
Être là sans comprendre, ni apprendre
Partir avant de ternir ou de vomir
Pour ne conserver que le meilleur
Sélectif ou évasif appelé le bonheur
Le bonheur en erreur ou en valeur ?
Il est là, inscrit sur le compteur
D’un temps qui branle à chaque instant
Demain sera hier en se nouant, en se percutant
De manière éphémère qui en fait son mystère
Celui d’une totale incompréhension
Presque vulgaire et sommaire
J’erre dans les bras de cette confusion
Sublime et ravinée par les torrents
De fragments agglomérant le temps
Lire la suitePoint d’exclamation
Dois-je mettre des points d’exclamation
A nos errances vertigineuses et fécondes ?
Pourquoi parler de traumatismes à nos exceptions ?
Elles sont colorées, abyssales parfaitement immondes
Tout en ayant su en effacer les angles et le recoins
Je te sais aboyeuse, rageuse, triste voire excessive
Noyée dans l’onde de nos tournoiements enfantins
Oui il y a du versatile vénéneux dans nos eaux vives
Je la bois, je m’y baigne en purifiant les instants
De nos émotions fugaces punaisées sur des cimes noires
Toutes portent le deuil des nuits tristes de ces amants
Qui ne parviennent plus à minauder lorsque survient le soir
J’ai la nostalgie de ces ennuis fades et complices
Comme s’ils étaient porteurs de brins de sensations
Toi qui parlais de désillusions voire même de cicatrices
Il en est ainsi pourquoi s’interroger sur ces fruits avariés ?
On peut toujours s’extasier sur les fossiles d’une vie effacée
Demain nous partirons masqués au bal des faux-semblants
En nous enivrant de l’absence capiteuse nous enveloppant
Lire la suiteJamais
Dans les allées percutées
Par le vent des alizées
Poussent des brins de muguet
Plantés le long des haies
S’élève le prochain blé
Coloré du soleil de mai
Pourrait arriver l’ondée
Où irons-nous nous abriter ?
Et aussi rêver ?
Je me sens habité
De ce désir et
Bien plus encore de celui d’espérer
En un ciel chaud d’été
Pour cristalliser
Nos humeurs, nos fiertés
Librement sans anxiété
Loin des cons, des torturés
Hantant les rues de notre cité
Qui pourrissent sur pied
J’ai cette envie inanimée
Qu’un rien pourrait réveiller
Partir, fuir, m’élever
Oublier, oublier et s’évader
Un jour de mai ou de février
Peu importe le calendrier
Loin de la promiscuité
De cet air vicié, frelaté
Tous les jours inhalé
Demain pour la postérité
En fusée ou même à pied
Sans vrai point d’arrivée
A tout instant pour seul projet
Et proscrire l’idée de jamais
Lire la suiteDerrière le voile
Derrière le voile, là où l’ombre se noie
Dans l’inconfort altruiste de s’abattre
Sur le pupitre lorsque les notes louvoient
Dans l’immatériel bruissement de l’âtre
Où brûle un feu de tentation et de gesticulation
J’entrevoie alors la disparition d’une illusion
Tempétueuse aux abîmes où se fourvoient
L’albatros du cap Horn dans un ciel en fusion
Je sais les vertiges inaboutis tristes et sans foi
Ils s’appliquent à compromettre l’équilibre noir
De ces cauchemars faits d’un feu au sang bleu
Où vit l’espoir ? Parmi les ombres d’un soir ?
Je veux le croire pour m’extirper du présent
Dans un aboutissement singulier et primaire
Tanguent à l’unisson les cascades sans précédent
D’une union scabreuse d’un roi et d’une commère
Je la sais féconde, translucide et quelconque
Il paraît que l’amour s’accorde peu de l’impossible
S’échappent des catacombes les pleurs sensibles
Ceux qui rendent matures les erreurs imbéciles
J’irai sans peur derrière le voile aux fossiles
Pour savoir, comprendre et parvenir à effacer
Les crispations hérétiques de mouvements lents
Venus éblouir le présent, le futur, ce temps sacré
Où nos labyrinthes ont su exhumer la sentence
De vivre inconstants parmi l’instant et ses offenses
S’enflamment les ombres d’un soir en immolant l’espoir
J’en adoube son orgueilleuse transmutation en or
Quand ivre s’enlise une barque sur la Loire
Tremble la feuille morte au temps qui dort
Il est abrasif, vertueux, composé des pustules d’hier
Seul le voile imparfait en sublime les manières
Lire la suiteImmobiles
L’orage menace, le jour s’efface
Dans le corridor les ombres s’enlacent
Se rapprochent, s’unissent, s’agacent
Je chantonne en parcourant les couloirs
Lentement en ignorant mes repères
Ces encochent du temps éphémères
Je suis ébloui par l’éclat des bougeoirs
Dans le parc la nuit s’installe plurielle
Elle peint ses teintes sombres et fauves
Dans un endormissement en état de veille
Je reste là en attente de l’espoir qui sauve
Celui à venir d’une solitude protectrice
Immatérielle, profondément salvatrice
Nous irons dans les allées du château
Nous marcherons sur le sol aux oripeaux
Dans le corps fécond de notre abandon
Parmi les viscères de nos vieilles passions
Tremble l’acte de se souvenir sur le terreau
D’une hésitation faîte de derniers soubresauts
Notre navire tanguera face à la vague ultime
Frêle et amorphe au sommet de l’abîme
Il en est ainsi à chaque fois, cette illusion
Donne-moi la force d’y voir une ambition
Celle de parvenir à l’extase intérieure
Quand nos paroles sont muettes et se meurent
Dans l’apparition d’une aube téméraire
Se levant toujours plus tôt en venant écourter
Les silences, l’évanescence de ce qui a été
L’étrangeté d’une attente impassible, sensible
Et nous dans l’état second de rester immobiles
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