L’ennui
Inverser le sens
Élémentaire de l’absence
Graver l’idée
De fusionner
Mon ennui
Dans le marbre
Tendre d’un arbre
Titiller l’impossible
Toucher à son inaccessible
Ennui
Ses tremblements
Ses essoufflements
Tout au bout
Du rêve doux
De l’ennui
Pour s’envoler
Puis planer
Oublier, éradiquer
L’instant mauvais
Son ennui
Parmi sa versatilité
Roulent les dés
De l’infortune
Ou de la fortune
Leur ennui
Qui s’entrechoque
Se heurte au roc
Puis s’arrête
En équilibre sur l’arrête
D’un ennui
Je le dompte
D’un geste prompt
Éparpillant le réel
En miettes irréelles
D’ennui
Elles sont ma solitude
Mon ascenseur d’altitude
Tout là-haut
Si loin, si beau
D’ennui
Je marcherai demain
Sur les nuages andins
Au-dessus des cimes
Méprisant les abîmes
Leur ennui
Si proche, si sombre
Mon cœur à l’ombre
Pour m’extasier
Me prélasser
D’ennui
Nos musiques liées
Nos dynamiques alitées
Il me reste une part de souffrance
Un rythme, une ambiance
D’ennui
Je lui parle peu
On se contente de peu
Nous errons dans un labyrinthe
Sans heurt, sans plainte
Juste de l’ennui
Pour compagnon
Père de mon imagination
Où s’endorment nos rêves tristes ?
Tout au bout de la piste
Quand il ne reste plus que l’ennui
Lire la suitePuis plus rien …
Vivre pour attendre
Rien que pour attendre
Comme une quille
La solitude s’habille
De nos différences
Un art, une science
Il en est ainsi
Ce fut ainsi
Depuis la première fois
Une religion, notre foi
Nous allons de paire
En respirant un air
Inapproprié en fonction
De nos hésitations
Une hésitation, un oubli ?
Une effraction inaboutie ?
Je suppose ; j’ose
Établir une comparaison
Comme une approximation
Jusqu’où irons nous ?
Sommes-nous fous ?
Il y a la nuit puis plus rien
Il y a l’ennui, puis plus rien
Nos univers versatiles
Semblent si fragiles
Ils se cristallisent
Se décrédibilisent
Avec le temps
Notre temps
Vivre pour attendre
Toujours attendre
Dans l’effondrement
De penser autrement
Il en est ainsi
Ce fut ainsi
Depuis la première fois
Une religion, notre foi
Poursuivre malgré tout
Prolonger ce rêve doux
D’un imaginaire sorti
Du magma d’une galaxie
Il y aura la nuit puis plus rien
Il y aura l’ennui, puis plus rien
Lire la suitePassé
Oublier. Sur un canapé. Aisé !
Cajoler des regrets. Imparfait !
Trifouiller le passé. A moitié !
Allongé dans les près. S’émerveiller !
J’irai flâner sous la voie lactée
Pour oublier, oui oublier, à jamais
Le temps effacé, ses bouts morcelés
Dans le puzzle d’une absence de vérité
Il en est ainsi. Ainsi fut la vie oubliée
Je ne peux la réanimer
Je n’en ai pas la volonté
Elle s’est éparpillée, consommée
Dans mon impuissance programmée
Elle s’est diffusée, sublimée
Sur le marbre gravé
En lettres à la postérité
Parmi un passé oublié
Il ne reste que des miettes
Que parfois je regrette
Lire la suiteLes sorcières
Inutiles et futiles dans une ivresse versatile
Sur les rives d’une boralde éternelle
Larmoyantes sous une lune universelle
Des sorcières oranges et rousses
Dans l’automne au vent s’envolant
L’heure qui sonne, qui tousse
Puis le silence s’endormant
Dans la sarabande de feuilles mortes
Parmi ce chaos en quelque sorte
Balbutie le glas d’un clocher dans les près
Si prêt, si loin, perdu à jamais
Sur les flancs d’une colline
Si différente de ses origines
Labourée, déformée sans renier
Le besoin de s’éblouir au soleil de l’été
Je palpe les miettes de l’exceptionnel
Je subodore des larmes irrationnelles
Où naissent les sorcières
Avant de joncher les cimetières ?
Lire la suiteCauchemar
Solitude d’un vertige abyssal
Ce corps d’une immensité banale
Qui se flatte d’être cannibale
Dévorant un rêve cardinal
Flattant l’inconnu invisible
Ses tremblements disponibles
Ses yeux impassibles
Dans un ciel irascible
Où sont les erreurs du passé ?
Ces quelques pierres usées
Venant faire trébucher
Le spleen d’une nuit d’été
Je progresse dans le corridor
Station après station dans le décor
Touchant des murs recouverts d’or
Éphémères dans un silence de mort
Je m’égare au gré du hasard
Je sais qu’il est tard
Un trip sans fard
Recouvert d’un gilet en kevlar
Les fantômes guettent
Jouant une symphonie de fête
Tous caractériels et bêtes
Leurs bouches restent muettes
Ils se morfondent
Ils confondent
Silence et âme vagabonde
Une heure et une seconde
Fragiles, ils hantent
Le corridor et ses fentes
Charment l’heure absente
Et ses aiguilles lentes
Demain ils ne seront plus
A l’heure du soleil nu
Effaçant une nuit sans bruit
Futile et maquillée d’infini
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