Les murs, le silence, cet hiver qui dure
Au-delà de la transhumance et de ses engelures
Implacable face aux crises et aux peurs
Alors que frémit l’épanouissement de fleurs
Sur le parterre d’une prairie s’éveillant
Je veux croire à l’impossible précédent
Lorsque nous étions des chevaliers égarés
Galopant plus loin que les forteresses érigées
Dans la recherche d’un impossible aboutissement
J’ai vécu cette faiblesse comme un endormissement
Une sorte de paralysie grandissante et bienveillante
Envahissant les recoins d’une mémoire balbutiante
Où s’endorment nos cœurs les soirs à plus d’heure ?
Je sais qu’ils se contentent d’effacer leurs erreurs
Vont-ils s’enivrer et tutoyer l’exception tapageuse ?
Encore des questions face à la paroi vertigineuse…
Les murs, le silence, cette heure qui dure
Capricieuse pour ensorceler la peur qui perdure
Dans l’allure d’un cheval lancé au galop
Sans barrière, ni limite, sautant plus haut
Que les remparts d’une crise passagère
Je sais que tout s’est construit hier
Lorsque le ciel s’est habillé de nostalgie
Entre nuages et brouillard sur la symphonie
D’un silence effacé, inaccompli à un instant
Éphémère venant se briser en s’accouplant
Souviens-toi de l’irréel et du temps endormi
Nous étions ni moroses, ni affadis
Nous allions de paire et de concert sur le sable
De la baie avec ses peupliers couleur sable
Je porte encore cette mélancolie en moi
Elle bat, frémit, jouant avec les spectres d’autrefois
Les murs, le silence, cette heure qui dure
Sur le tableau noir d’un départ qui perdure
Alors que nos tentations ne sont plus que fragilités
Au firmament de la distorsion de notre cristal brisé
Je ressens ce tremblement insensible et fatal
Lorsque les tambours rappelèrent l’animal
Notre bête infantile et carnassière
Nos erreurs inutiles et sans manière
J’entends encore leurs pas s’approcher
Ils n’ont qu’un espoir, nous éradiquer
Demain ou un autre jour lorsque s’éteindra
L’éclat du passé en s’en allant au-delà
Dans la forêt majuscule et altière
Là tout a commencé, c’était hier…