Toi, la ténébreuse idée qui me hante
Toi, la féconde excavation qui me tente
Tu es ce saisissement, cet instable frémissement
Je t’aime, je t’envie
Ma folie que je chéris
Par complaisance à mes humeurs insaisissables
Qui sont le miroir aux éclats inclassables
Tous ces visages multiples et caractériels
Là où je m’égare en laissant trop de part au hasard
Je mens, je triche car nous sommes fusionnels
En cela, je te maudis jusqu’à plus tard
Belles sont nos impétueuses cicatrices
Originelles sont nos errances factices
J’ai sur le corps le talisman de nos erreurs
J’évoque ces fureurs intuitives et sans peur
Je les arbore en étendard de nos transhumances frileuses
Si haut que nos corps s’embrasent sur l’idée hideuse
D’être semblables comme des tumeurs craintives
Non, je n’ai pas cette foi, ni cette vision intuitive
Toi, la ténébreuse idée qui me hante
Toi, la féconde excavation qui me tente
Tamisons nos tristesses sur l’aurore s’embrasant
Quand nos labeurs ne sont que des épouvantails à l’instant
Ce moment où nos accomplissements seront chapardeurs
Extrêmes et sensibles faits d’une part de langueur
Tu parles de faiblesse, j’entends bassesse
Je te sais perverse pour obtenir une caresse
Nos dérives, nos nostalgies sont invisibles
Souvent tu les catalogues d’imprévisibles
Exponentiels sont nos maux
Exceptionnels sont nos mots
Ces lettres vénéneuses jamais expédiées
Ces missives aux squelettes empoisonnés
Je ressens sur mon âme le ressac de ces hésitations
Il m’use, j’en abuse en addiction à l’effraction
D’une forme de facilité, nous deux de s’être aimés
Nous deux d’avoir fusionné jusqu’à s’en intoxiquer