J’ai rêvé de toi cette nuit. Je me suis engouffré dans le rêve qui à chaque fois se termine en cauchemar. Il en est ainsi. Depuis si longtemps, il est le complice de ce qui ne doit rien au hasard. Ces peurs aiguisées qui me rejoignent en cortège au fond d’un long couloir.
Il s’enfonce sous terre dans le noir. Mes doigts effleurent les pierres de mes souvenirs où sont gravés tant d’histoires. Les soubresauts de mes hésitations, ces rencontres imposant des virages brusques et inattendus. Je revois tout lentement dans l’urgence de mes précipitations. J’avance si vite parmi les ombres comme à chaque fois. Nu et sans protection. Je n’ai jamais su me protéger. Combien de fois me l’as-tu reproché ? Cela a toujours fait partie de mes incapacités. J’en ai tant. Comme d’être devant toi comme un enfant. Je ne le vis pas comme une erreur, ni une fatalité. De nous deux tu as toujours été la plus forte. Je te reconnais cet absolu et bien plus encore. Par amour et fidélité. Je n’en ai jamais ressenti le poids. J’ai fait ce choix sans effort. Il était légitime et accepté. Il me semblait logique et cohérent. Placé proche de toi, je me sentais protégé.