Je vis, je maudis. Le temps irrévérencieux de nos adieux. Sur le quai d’une gare au hasard. De nos palabres pour comprendre le monde, le faire et le défaire. Tout en frayant avec les avatars de nos cimetières. Dans l’allégresse d’une procession sans compromission. Sur le platine de nos désaccords miséricordieux. Quand dans la cacophonie ubuesque de nos frémissements gigantesques. Tanguent les radeaux noirs de nos ragots.
Vieux ou jeunes, vulnérables ou incontrôlables. Mélomanes d’une vie sans accord. Épouvantables voire même capricieux. Vibrent ces mots captifs de nos détresses passagères. Hors du champ des probabilités vulgaires. De se tromper puis de déchirer le parchemin gravé. Avec nos initiales nuptiales. Endormi au fond d’un tiroir gris. Dans une cave où l’oubli est infini. Alors que se fige une myriade d’étoiles polaires.
Je vis, je maudis. Les allées infusées d’un automne parfait. Fières et altières. Se courbant sous l’ouragan. Jouant avec le vent et ses boniments. Propageant leurs feuilles mortes en s’endormant. Comme des messagères de soirs courts et amers. Quand l’olivier a oublié les ciels de juillet. Quand nos étés sont juste carbonisés. Alors que nos doigts se contractent sous un froid. Absolu et résolu à imposer sa loi.
Présente et envahissante. Sans foi, atrocement fallacieuse. Qui voudrait sculpter un imaginaire déformé. Où il n’y aurait que la souffrance de gracieuse. Mais, quoi qu’il advienne ou survienne. Quand les pleurs se veulent enjôleurs. Et aboutissent à enjoliver nos erreurs. Se dresse le temple d’un idéal étriqué. Il fut, il a été. Un soleil partagé et oublié. Alors que s’abat le rideau d’un spectacle raté. Le temps irrévérencieux de nos adieux.