Te souviens-tu des alizées sauvages ? Nous enroulés dans un satin d’un autre âge. Sur le sable noir d’une quelconque plage. Parlant de nos précédents voyages. Vers des contrées vierges et inhospitalières. Nos mains jointes, nos longues étreintes. Sous le joug de nos expressions familières. Les yeux fermés, le corps irradié. Par les ondes irrégulières. De nos expositions sans manière. Nous nous sentions faibles et vulgaires. Comme déplacés ou déportés. En éventrant nos cauchemars. Avec les lames de nos turpitudes joyeuses. Dans un sommeil famélique et pompeux. Car existe en nous cette terre giboyeuse. Où gambadent des meutes artificielles. De lévriers valeureux et courageux. Tels que furent nos jours heureux.
Comment retenir ton attention ? Toi, l’évadée de mes forts d’exception. Où nos royaumes furent des prisons. Nos actes, les jugements de tant de frustrations. Fustigeant toute espérance de rédemption. Nous nous sommes égarés, mieux apprivoisés. En aimant l’ardent. En caressant l’infamant. Pour cristalliser le pétillant. Et sanctifier le repoussant. J’exagère en sculptant notre misère. A coups virils pour la réduire en poussière. Quand l’inutile courtisait nos rêves évasifs. Dans le labyrinthe d’un jour sans fin. En s’humiliant puis en nous charmant. Affirmatif. Par pitié et par passion. Avec des tours de pantonymes. Des sauts vers l’inconnu. Devant une foule d’anonymes. Arrogants et se mettant à nu.
On s’en est remis aux parfums des anciens vergers. Aux artifices puérils de nos abysses. A l’encre noire de nos textes inachevés. Où l’on s’endort frappés par le sort. Qui veut que nous fumes deux. Pour un temps immature. Et son paravent qui se fracture. Sous le poids de nos parjures. Sur nos cuisses quelques cicatrices. Comme le dernier sel de nos repas festifs. Puis le silence insistant et définitif. S’abandonnant dans le labyrinthe du néant. Mélancolique, tu disais narcissique. Avec cette ultime interrogation fatidique. Te souviens-tu des alizées sauvages ? Nous enroulés dans un satin d’un autre âge. Sur le sable noir d’une quelconque plage. Parlant de nos précédents voyages…