Tandis que s’envolaient des mouettes corrompues. Des goélands planaient sur des confettis de maigres menus. Pendant que bronzaient des sirènes sur des plages volcaniques. Sous le panache de volcans rouge asthmatique. Alors que la fin du jour s’allongeait comme un élastique. Passa un navire étiolé et abimé ; au pont scarifié. Par les lames d’un soleil tronçonnant ses mas et leurs futaies. Là où s’abritent les rêves évasifs et intolérants. De gens cassés et prostrés. Se laissant emporter et capturer par les rimes d’un tango merveilleux. Vagues contre coque ; chocs éparpillés en souvenirs vagues. Comme une atteinte à une vertu de flocons cotonneux. Emprisonnés dans une bouteille à la pression atmosphérique. Par la magie d’un filtre intime et stratosphérique.
Où sont passés les marins de tant de pénombres ? Où sont leurs corps las et éreintés ? Je tends les mains et caresse leurs ombres. Dans une étreinte informelle et surannée. J’aime cet artificiel comme un rituel. J’aime cette impossible irruption affligée. Parmi leur monde de pacotille. Dans les soubresauts d’étoiles qui scintillent. Comme des blés avant d’être fauchés. J’irai manger ces pains de petits matins. Sur le pont d’un navire timide et craintif. Craquant sous les claques des typhons. Se pliant sous les pattes de goélands affirmatifs. Le trépas est là sous nos pas. A chaque mouvement, en avançant, en tournant en rond. Je pleure l’esprit insuffisant aux pâleurs insolentes. Qui fait de demain une attente envoutante. Dis-moi si ? Les heures à venir seront torrides et brûlantes ?
Comme ce temps où se sont consumés les tremblements. Je dirais les frémissements tournoyants de nos folies. Allant gambadant sur les mers emmenés par des poissons pilotes. Rougis par le feu d’une passion lunaire pour des vierges polyglottes. Avec la promesse d’alunir sur les écailles de leur dos torsadé. Par l’avarice de tant de sentiments maîtrisés. Elles iront jusqu’à leur perte sur un air de fête. Alors, j’entends ces messages de conquêtes. Irrationnelles, s’évadant vers des mers voluptueuses. Comme si. Tout était aisé, facile ou vaporeux. Une caresse parmi les volutes du vent. Une promesse parmi des vagues aux eaux aqueuses. S’évaporant sous la canicule de jours pernicieux.
Froide et noir, la douche des abysses est tombée. Méthodique et sans précipitation sur nos hésitations. Faisant de leur acide des sillons sur nos peaux délavées. Mais il n’y eut pas de douleur, juste une peur. Fragile et blanche comme le sel qui affleure. Sur les marais salants à une heure. Quand le soleil se fait rond, quand les amoureux traînent sur des pontons. Quand erre un navire abandonné sur une mer. Emportant dans ses cales des rêves bleues enveloppé dans du papier soyeux. Livré à l’instant, sans but, voguant triste et abandonné. Sur un océan multicolore à l’odeur de chlore. Dans des eaux dépravées de s’être trop mélangées. J’aime cette vision d’un aquarium où tout serait réuni. Quelques bulles, quelques poissons, beaucoup d’opinions, tous engourdis. Avec le néant se tricotant des gants. Sur le pont d’un navire abandonné.