Je caresse les chimères de nos actes oubliés. Dans ce lointain passé aux rêves exténués. Allant dans les souvenirs chercher. La violence explosée d’une vérité imposée. L’arbre de nos racines envenimées. S’affaissant sur un sol érodé.
Je confesse qu’il me reste si peu. Le soupçon d’instants valeureux. L’ironie complice de temps laborieux. Où j’allais chercher dans tes yeux. Le moment fugace d’être heureux. Courant vers toi depuis cent lieux. Alors que maintenant nous sommes trop vieux.
Je m’adresse à ceux que je n’ai pu voir. A ces oublis restés sans espoir. Les délaissant par pitié, par devoir. Leur contant ce qu’aurait dû être notre histoire. Cherchant à les convaincre de croire. Que sans manière nous fumes le soir. Et la nuit des tempêtes de nos vouloirs. Ballottés par le désir de savoir. Si nous possédions un absolu pouvoir.
Je laisse ce temps au firmament. Abandonnant l’orgueil enivrant. Recouvert du suaire de nos tourments. Quand du lointain s’annoncera le vent. Tourbillonnant de l’oubli envahissant. Vers lequel sera notre enfouissement. Nous irons en nous pelotonnant. Sans nous retourner tout en délaissant. Les chimères des actes d’un autre temps.
Je dresse le bilan de nos yeux fermés. Clos à l’hermétique sensation éprouvée. D’une profonde lassitude larvée. Stagnant dans la vase de nos marais. Où gisent les abîmés et les défenestrés. Qui souvent nous ont accompagnés. Et, ne restera que cette unique vérité. Celle de t’avoir intensément aimée.