Il y a entre toi et moi. Des frontières, des déserts, un enfer. Je ressens le vent de l’inutile. Insaisissable et fragile. Qui nous apporte le vertige. De rester de face immobiles. Je veux, j’exige. De boire ce moment. Au goût de ciguë. Coulant en moi violemment. Tranchant avec la lame de l’absolu. Je vois tes yeux merveilleux. Capricieux à défaut d’être envieux. Ouverts vers d’autres mers. Leurs vagues forgées dans le tonnerre. L’odeur de soufre. Les sables brûlants. Les tornades qui s’engouffrent. Dans la nuit noire. Où se perdent nos étoiles. Je veux croire. Que derrière le voile. Il y a entre toi et moi. La force irrésistible. De l’instant délicieux. De tous les possibles. Se liant dans le feu. Sur la forge du temps. Dans la promesse. Volatile de l’instant. Rien ne presse. Je le sais. Bousculer tout bouleverser. Renverser l’insaisissable. Avec le compromis amiable. D’une folle exigence. De crier ou de supplier. Pour violer ce silence. Où nous sommes entrés. Dans la différence de nos différences. Je veux savoir. Si maintenant ou plus tard. Si jamais l’espoir. De se revoir par hasard. Lèvera le voile pur. D’un moment qui dure. Je suis interrogatif. Prisonnier et captif. Je suis devant le temps qui s’enfuit. Las et éprouvé. A espérer, à imaginer. Pouvoir te retrouver.