Le signe du temps porte l’écho de mots muets. N’a pas de nom, personne à l’attendre, personne à chercher à le comprendre. Orphelin, abandonné. Le signe du temps frappe les langueurs du soir. Possède un corps d’acier fait pour endurer. A ses pieds dort un cortège de chats noirs. Sans espoir, ni désespoir. Répéter, entêter pour ne jamais l’oublier. Sans remord, se jouant de la vie, de la mort. Se flagellant le corps. Par pénitence, acceptant la sentence. Plus fort que les éclairs qui illuminent la mer. S’immisçant dans les courbures du vent. D’une onde langoureuse, cajoleuse. En haut d’un clocher. Dans un nid d’abeilles pour se protéger. De sorts jetés aussi forts que respire son cœur d’acier. Endormant, réveillant. Jouant la même partition. Jamais à cours de munitions. Le signe du temps n’a pas de sexe. Féminin, masculin. Sans complexe. Domine le monde. Uni à lui en faisant la ronde. Contraint et forcé. Pour se repérer. Ne pas s’égarer. Se rencontrer au bon moment. Le signe du temps possède un pouvoir exorbitant. Rien ne peut le compromettre. Fait pour être. Sans besoin de conquête. Chaque jour est jour de fête. Écrasant, morcelant les instants. Impossible de lui échapper. Entre ses griffes emprisonné. Il n’y aura jamais de libération. Il restera là. Sans concession. Sachant qu’on l’écoutera. Esclaves condamnés pour l’éternité. Muselés dans un cœur d’acier.