Je vous hais, je vous déteste, vos attitudes agressives, vos silences assassins. J’en ai marre de vous voir poser chaque matin. Endormis ou pas réveillés, je ne le supporte plus. Vous pourriez être habillés ou être nus. Vous pourriez criez ou vous être tus. Je hais, je déteste, vos poses figée, vos soupirs envenimés. Je n’en veux plus. Vos yeux clos regardant le monde caché. Celui que l’on verra plus tard. Vous donnant de la suffisance. Pire de l’arrogance. Est-ce un hasard ? Vos gestes parfaits. Construisant un mausolée. Sur lequel vous êtes appuyés. En espérant que l’on viendra vous admirer. Peut-être vous prier ? Je vous hais, je vous déteste, cherchant le KO. En étant trop beaux. Presque parfaits ? Si bien fabriqués. Résistant au temps, perchoir aux alouettes. Pantonyme de pauvres marionnettes. Témoins d’un monde révolu. Symboles d’une pensée qui fut. Je hais, je déteste, vos illusions, vos raisons. Sont-elles encore valables ? Ou acceptables ? Toujours contractés dans une raideur figée. Quand allez-vous vous libérer ? Pour cogner encore et encore. Jusqu’à la mort. Croisée le jour où vous êtes nés. Dans la pensée d’un sculpteur doué. Portant le rêve fou d’aller jusqu’au bout. De la rive où s’entremêlent la vie et la mort. Je vous hais, je vous déteste, votre éternité, votre sort. Pas de vainqueur ni de médaille d’or. Pas de bonheur d’éveiller un regard qui dort. A demain à plus tard, à jamais. En sachant que vous allez rester. A vous regarder, vous observer. En nous laissant passer, nous en aller. Je vous déteste, je vous hais.