Une nuit, un goût de pluie. Des lumières, des ombres. Un manque d’envie. Tout qui sombre. Sans pouvoir se rattraper, juste lâcher. Une force venue d’ailleurs. Qui inquiète, qui fait peur. Je ne sais plus. Je ne peux plus. Un souvenir vague. L’ âme qui divague. Les ailes d’un corbeau. Noires luisantes. Tout là-haut. Une lune rayonnante. Mes pas qui traînent; une paresse insolente. Je voudrais prendre ta main. La serrer. Me rassurer. Je suis seul. Avec ce goût de pluie. Sur mes lèvres, sur ma gueule. Les yeux qui se ferment, je m’endors. Au bord du rêve, si proche de ton corps. Je peux l’imaginer. Le toucher. De mes mains d’aveugles. Mes remords qui m’aveuglent. Déversant des flots de regrets. Les images qui se brouillent. La solitude pour pitié. L’âme qui se souille. Des fantômes du passé. Errant dans le château oublié. Que nous avons déserté. Sans parvenir à nous retrouver. Je ne suis plus rien. Sans pays, sans abri. Il me manque ta main. Pour sortir du labyrinthe. Mes larmes ne sont pas feintes. Tu pourrais me pardonner. Si tu le souhaitais. Je n’ose te le demander. Toi que j’ai abandonnée. Dans un recoin de ma mémoire. As-tu seulement existé ?