Fantômes

Je ne te parle pas de nos tempéraments
Je ne te parle pas de nos enchevêtrements
Par pitié, par orgueil ou par exaspération
En équilibre sur le sol de nos exceptions
Toi, moi, comme autrefois dans le passé obscur
Je te parle de nos abus, de toutes ces choses qui perdurent
Comme le diable porte ses infidélités
Par atavisme, par usage et en toute fidélité
Nous ne sommes plus rien
Que des infinis sans mal, ni bien
Je tremble, je me répands de mots inutiles
Pour exister quitte à en être ridicule
Où sont nos abus excessifs et possessifs ?
Ces êtres sans limite infiniment poussifs
Dans les tréfonds de nos mémoires
Se trémoussant à l’arrivée du soir ?
Toi et moi, sans luxe dans l’ombre de ces caves
Ténébreuses et recouvrant nos laves
Celles de nos passés carbonisés
Que je me plais à exhumer
Par faiblesse ou par compromission ?
Pour donner raison à nos approximations
Où sont nos projets tutélaires
Traçant un avenir vulgaire ?
Qui nous suffisait pour enflammer
Nos nuits d’ennui endormies à flâner
De couloirs en labyrinthes vers d’autres corridors
Jusqu’à l’aurore du lendemain et les flashs de ses ors
Encore aujourd’hui, je mords dans la chair
De ce corps au derme ni tendre, ni fort
Je suis juste désabusé
Est-ce le sens de notre fatalité ?
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