Sous bois
Sombres seront les sous bois ce soir
Placides seront leurs ombres noires
Seul, j’irai en passager clandestin
Parmi le labyrinthe de leur écrin
En frôlant les squelettes de mes peurs
Toutes imaginatives et incontrôlables
Qui s’amuseront de mes frayeurs
Compulsives et inacceptables
Sans concession à mes déraisons
Par jeu ou par outrage à foison
En manipulant le faux et le vrai
Où se cache le loup dans la forêt ?
Qui doit être cruel, barbare et doux
Hurlant son amour comme un fou
Lorsque tombent la nuit, la mélancolie
En solitaire, il se nourrit d’ennui
Je l’envie en me glissant dans l’ombre avec lui
Lire la suiteSpectres
J’aurais pu être impertinent ou impatient
J’aurais pu ajouter un premier reniement
En transition entre le froid et le chaud
Par complaisance après une nuit de trop
Puis par inadvertance en oubliant la clé
En laissant derrière moi un passé effacé
Ce fut ainsi que débuta notre autre vie
En cherchant dans la nostalgie un premier oui
Cet ultime désir avant de nous enfuir
Sans renier l’ombre d’un dernier soupir
Il n’y a plus de Venise ni d’autres gondoles
Il n’y aura plus de sentiments qui s’affolent
En se levant avec force mugissements
Balayant le ciel dans un dernier hurlement
Mystifiant violemment l’instant lénifient
En atomisant nos ultimes atermoiements
Hier, se leva une aurore nous effaçant
Souviens-toi avant cette dernière fois
Nos errances maladives sans foi ni loi
Nos nuits fantomatiques et hystériques
J’en conserve le goût si caractéristique
Éberlué d’avoir divagué dans les marais
Main dans la main sous un ciel étoilé
Avec la mort et l’infini pour compagnes
Ces mesquines qui nous raccompagnent
Vers la pénombre de nos nuits d’hiver
J’en hais la laideur, l’absolu de leur misère
Nos yeux sont devenus sombres et maladifs
En devenant des spectres blancs et inexpressifs
Où s’achèvera notre temps et dans combien de temps ?
Lire la suitePapillon d’un soir
Une tragédie se lira sur du papier jauni
En lettres intempestives ou impolies
Comme une histoire d’amour improbable
Comme un fait d’arme presque inacceptable
S’étalera ce carnage au cœur d’un marécage
Je l’observerai atomisé avec un cœur sage
En m’apitoyant sur mes ombres caverneuses
Toutes ces peurs à la tendresse incestueuses
Où s’abritent mes histoires d’hier et leurs prières ?
Dans les catacombes lézardées de mon imaginaire ?
Là où mes interrogations se propagent dans le miroir
Cette ode à mes talismans aux teintes de noir
Les reflets en seront juste tremblants et floutés
Je l’accepterai sans autre ambition que de me cacher
Mélancoliquement sous le velours violet d’un rideau
Quand s’élèvera un papillon du soir parmi les corbeaux
Ces messagers de mes silences dans la pénombre glacée
Tous s’habillent de nostalgie, se parent d’inhumanité
Acceptant mes insuffisances et mes complaisances
Nous seront tous animaux de bohème dans l’ambiance
Feutrée de verres pilés sous une voûte bleutée
Éparpillant notre hystérie dans le tamis du passé
ô beauté enflammée livre moi tes vérités
Aide-moi à succomber à l’anxiété de t’admirer
En tremblant, en apprivoisant mes tourments
En succombant à la léthargie de te vénérer
Lire la suiteC’était hier…
Les murs, le silence, cet hiver qui dure
Au-delà de la transhumance et de ses engelures
Implacable face aux crises et aux peurs
Alors que frémit l’épanouissement de fleurs
Sur le parterre d’une prairie s’éveillant
Je veux croire à l’impossible précédent
Lorsque nous étions des chevaliers égarés
Galopant plus loin que les forteresses érigées
Dans la recherche d’un impossible aboutissement
J’ai vécu cette faiblesse comme un endormissement
Une sorte de paralysie grandissante et bienveillante
Envahissant les recoins d’une mémoire balbutiante
Où s’endorment nos cœurs les soirs à plus d’heure ?
Je sais qu’ils se contentent d’effacer leurs erreurs
Vont-ils s’enivrer et tutoyer l’exception tapageuse ?
Encore des questions face à la paroi vertigineuse…
Les murs, le silence, cette heure qui dure
Capricieuse pour ensorceler la peur qui perdure
Dans l’allure d’un cheval lancé au galop
Sans barrière, ni limite, sautant plus haut
Que les remparts d’une crise passagère
Je sais que tout s’est construit hier
Lorsque le ciel s’est habillé de nostalgie
Entre nuages et brouillard sur la symphonie
D’un silence effacé, inaccompli à un instant
Éphémère venant se briser en s’accouplant
Souviens-toi de l’irréel et du temps endormi
Nous étions ni moroses, ni affadis
Nous allions de paire et de concert sur le sable
De la baie avec ses peupliers couleur sable
Je porte encore cette mélancolie en moi
Elle bat, frémit, jouant avec les spectres d’autrefois
Les murs, le silence, cette heure qui dure
Sur le tableau noir d’un départ qui perdure
Alors que nos tentations ne sont plus que fragilités
Au firmament de la distorsion de notre cristal brisé
Je ressens ce tremblement insensible et fatal
Lorsque les tambours rappelèrent l’animal
Notre bête infantile et carnassière
Nos erreurs inutiles et sans manière
J’entends encore leurs pas s’approcher
Ils n’ont qu’un espoir, nous éradiquer
Demain ou un autre jour lorsque s’éteindra
L’éclat du passé en s’en allant au-delà
Dans la forêt majuscule et altière
Là tout a commencé, c’était hier…
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