La rivière
J’aimerais idéaliser une rivière
Tumultueuse, calme et altière
Capable du pire et du meilleure
Chargée de tendresse et de peur
Pour m’en aller vers le soleil de l’été
Regarder monter l’or des blés et aussi
M’émerveiller à l’ivraie de l’instant orangé
Lorsque tombera la nuit et sa mélancolie
C’est ainsi que j’idéalise cette rivière
Tumultueuse, calme et altière
Nous irons vers nos orages intérieures
En combattants d’un avenir supérieur
Fait de rencontres inlassables
Pour capter l’instant impalpable
Nos tempéraments de feu s’apprivoisant
Nos exceptions de peu se familiarisant
J’ai ce symbole vertigineux devant les yeux
Je crois en lui, le sachant fragile et vertueux
Où dorment les mots quand il n’y a plus de paroles ?
Vont-il se cacher dans une insaisissable farandole ?
Oui, j’aimerais idéaliser cette rivière
Tumultueuse, calme et altière
Et grimper au firmament du moment improbable
Par inadvertance ou par arrogance coupable ?
Nos extrêmes fusionnant en divaguant
Sous la coupelle ombrageuse de l’instant
J’attends du sublime l’excellence simplissime
De vouloir me fermer les portes de mes abîmes
Où rampent les spectres écarlates et fatals
Ces variations de mes humeurs animales ?
Je cris, je pleure devant l’heure palpitante
Celle où mes rancœurs ont la passion chantante
De me rejeter vers mon idée première
Rêver en idéalisant une rivière
Tumultueuse, calme et altière
Lire la suiteJe le tolère
J’entends le cri du cormoran
Qui s’envole en s’abrutissant
Fait de plumes et d’air
Il se plaint, il exagère
Je le tolère …
Alors que s’abat le vent inévitablement
Sans précédent, sans atermoiements
J’entends ses appels à fredonner
En ânonnant le refrain bleuté
Venu apostropher mes silences
Cette oppression en cadence
Étouffant mes nuits de nostalgie
Là où se blottissent mes crachins d’ennuis
Un feu d’artifice sans éclats
Une déclinaison fade et lasse
Une fraction qui ruisselle là
Sur des écailles remplies de crasse
Il y a là-bas au fond de ce corridor
Un affrontement de détails et d’or
Celui de l’heure de toutes les erreurs
Le tic tac du bonheur ou du malheur ?
Intense et vertigineux
Informe et laborieux
Une tentation de passion ?
Une érosion de sensations ?
Il se plaint, il exagère
Je le tolère …
Par pitié ou par sincérité
J’aime mon humanité amplifiée
Elle me distingue, me rend dingue
En courant comme un baltringue
Vers le miroir fatidique
Face à mon reflet lyrique
La mélodie du cœur
Le tic tac du bonheur ou du malheur ?
Intense et vertigineux
Informe et laborieux
Je goûte au sublime
Je parviens à l’intime
D’une version d’extase minorée
Elle est presque cicatrisée
De ses anciennes blessures
Ce temps dur qui dure
Qui se plaint, qui exagère
Je le tolère …
Par faiblesse et compassion
Pourquoi cette exception ?
Il y a dans l’errance
Cette part d’abondance
A comprendre sans fendre
Le détail que l’on doit prendre
Comme la raison pure
De l’écart qui fait l’armure
J’ai ce doute au bout de l’impasse
Qui m’attend, qui s’agace
Où sont nos corps sublimes
Que les ans abîment ?
Là-bas parmi les humeurs
Humides et malingres
Je capte leurs peurs
Je les sais pingres
Ingrates et cupides
Suis-je assez stupide
Pour cajoler ce corps affadi
Le squelette de mon ennui ?
Qui se plaint, qui exagère
Je le tolère …
Lire la suiteContre-jour
Une étincelle ?
J’imagine un éclair
Une lumière qui balaie l’air
Qui s’envole libre et fière
Lentement, banalement
Presque machinalement…
Pourquoi s’étonner ?
Pourquoi s’en libérer ?
Aller plus haut
Faire le grand saut
Comme un rappel
Tombant dans une escarcelle
Je m’efface ; je m’agace
Tout ça sans grimace
J’abandonne à corps perdu
Courant libre à perte de vue
Au milieu du désert
Au cœur de l’hiver
A contre-jour
Pour toujours…
Lire la suiteC’est ainsi et aussi …
J’ai posé sur l’autel de l’inutile
Mes vertiges incompressibles
Ces moments si difficiles
Qui s’enflamment inaccessibles
Dans l’humeur ombrageuse
De lourdes pluies ténébreuses
C’est ainsi et aussi …
L’histoire d’un moment
Totalement hors du temps
Qui s’assombrit en s’endormant
Donnant le sentiment lancinant
D’un jour sans fin jusqu’à demain
Prends ma main, attendons ce matin
Ce sera ainsi et aussi …
A petits pas dans le corridor
Vers l’alcôve et ses ors
Sublimes et enflammés
Pour ordonner et légiférer
Nos amours, l’issue du parcours
Sur les ourlets des labours
Ce fut ainsi et aussi …
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