Jeté au vent

Une vague de nostalgie
Sur une vague d’ennui
S’étire le tapis d’une nuit
Sous le soleil d’une bougie
Presque éveillé, presque endormi
Sans force, ni envie
Vogue mon esprit
Libre et fécond
S’évade, tourne en rond
Dans le bal irrémédiable
D’une faim insatiable
Nos lèvres qui murmurent
Des phrases contre les murs
Leurs vides, leurs silences
Qui pénètrent dans la danse
Jusqu’au bout de la fatigue
Ces vagues qui martyrisent nos digues
Ces forces qui nous habitent
Je t’en parle, je m’agite
Inutilement, stupidement
Je dirai irrémédiablement
Où s’échoueront ces navires ?
Un été en passe de s’assombrir ?
Je porte cette idée
Cette fatalité ?
Elle se glisse, rampe
De ses ondulations lentes
Mûrissant comme un fruit
Comme une vague de nostalgie
Sur une vague d’ennui
S’étire le tapis d’une nuit
Sous le soleil d’une bougie
Presque éveillé, presque endormi
Sans force, ni envie
Vogue mon esprit
Il ne fut qu’un cri
Jeté au vent
Lire la suiteAu bout du couloir

Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends
Qui me répond et trace
Les sillons d’une solitude
Ce totem que j’embrasse
Comme une forme d’habitude
Habillée d’une relative fortune
Cet or que m’offre la lune
Avec ses reflets dans le miroir
Où mon âme se perd, s’égare
Elle a oublié les signes d’espoir
N’a plus le moindre regard
Sur les cicatrices du passé
Ces talismans enchantés
Que nous avons sacralisés
Dis-moi tes vérités, tes fautes
Plus hautes, plus fortes
Que cette force qui nous chapeaute
J’ai ce doute qui m’illumine
Dans cette errance qui me mine
Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends
Je susurre à l’oreille du temps
Des mots improbables ou lénifiants
Donnant à mes diables une face
Acceptable aux rictus qui agacent
Par jeu, par provocation ?
Siècle après siècle dans l’approximation
Je déambule comme un funambule
Dans le labyrinthe au bout d’un pendule
Fantôme désespéré ou cabossé
Aux pas furtifs et effacés
J’ai fait de l’oubli mon habit
J’ai donné à la nuit de mes ennuis
Une gamelle remplie de caviar
Offerte aux loups de mes cauchemars
J’entends leurs rugissements, leur plaisir
Cet instant unique où je peux frémir
T’inventer, te parler, te draper
De cette solitude que je revêts
Pour te conquérir, spectre de mes rêves
Être impulsif, cachottier, toi qui t’élèves
Au-dessus de mes nuits et les transcende
Avant que l’aurore ne se lève et me fende
Au bout du couloir
M’attendent le vide, le néant
Ceux de tous les soirs
Ce silence que j’entends
Lire la suiteAux limites d’une fin

Partir en étant nu
Face au miroir têtu
D’un rêve qui fut
J’explore ce temps
Le moment d’un instant
Impalpable et confus
Où se cache l’absolu ?
Ce détail infinitésimal
Au caprice animal
Ma rancune, mes lacunes
Qui se fondent sur la lune
Ses grands lacs de pierres
Son infini sans cimetière
Aucun lieu pour pleurer
Que le droit de s’apitoyer
Pour un nouveau départ
Sur le quai d’une gare
Un soir ou un matin
Aux limites d’une fin ?
Partir en étant nu
Face au miroir têtu
D’un rêve qui fut
J’entends son écho
Loin, tout là-haut
Sans parvenir à lui répondre
Alors que nos âmes se mettent à fondre
Par solitude dans l’absence
D’un temps sans consistance
L’ennui et ses abîmes
Qui nous use, nous abîmes
J’entends ses clapotements
Certains disent ses rugissements
Je les sais intuitifs
Je les ressens excessifs
Ils bénissent mes fantômes
En se réunissant sous le dôme
De nos panthéons falots
Nos vestiges immémoriaux
Pour un nouveau départ
Sur le quai d’une gare
Un soir ou un matin
Aux limites d’une fin ?
Lire la suiteLe crépuscule arrivant

Un éblouissement
Une variation sur le firmament
L’éruption d’un volcan
Le crépuscule arrivant
Un essoufflement
Un éparpillement
Des papillons s’envolant
Au dernier instant
La peur les prenant
Leur tremblement
Notre rapprochement
En sentant, en voyant
Et en respirant
L’air se raréfiant
J’entends
Nos cœurs s’affolant
Devant
La lave s’écoulant
Des flancs du volcan
Se répandant en brûlant
Sur un sol s’asséchant
Où iront nos murmures lénifiants
S’embrasant au couchant
Sur l’oreiller d’un soleil s’endormant ?
Je ressens
Nos illusions s’abîmant
Nos erreurs caricaturant
Un présent
Le notre, tout juste larmoyant
Il est là, balbutiant
Dépendant de l’hystérie du volcan
Ce cratère versatile explosant
Comme un vertige traumatisant
Le sel de nos êtres sans repère
Notre terre n’est qu’imaginaire
Un éblouissement
Une variation sur le firmament
Comme l’éruption d’un volcan
Lire la suiteJe frémis, je me blottis

Il y a au pied du vieil arbre
Les larmes de nos amours meurtris
Ces courants durs comme du marbre
Parcourant le sol flétri
Là où nous allions piétiner
Le blé de nos pas aimants
Ce temps où tout n’était qu’été
Ne savant pas que viendra le vent
Puis les pleurs et les rancœurs
Dans les glaces d’un paradis qui se meurt
Je frémis, je me blottis
Dans l’invisible immobile
Qui pend au bout de ce fil
Mes doigts l’effleurent
Ils parlent à mon cœur
D’hier, d’autrefois
Lorsque toi et moi
Nous étions de marbre
Et tendres au pied du vieil arbre
Je sais, oui je sais, que c’est abstrait
De sculpter les remords avec le passé
Il s’est perdu
Nous laissant nus
Je frémis, je me blottis
Dans cette paralysie
Qui me porte, m’emporte
J’en ai entrouvert la porte
Pour faire semblant
Pour rappeler le vent
C’est stupide, nous avions essayé
Sans parvenir à se réapprivoiser
Un combat perdu
Une lutte sans vue
Il me reste des confettis
Des riens sans vie
Je frémis, je me blottis…
Lire la suiteLe mensonge du vent

L’oubli, toujours, l’oubli
Comme une fatalité
Comme une envie
Un dernier rien d’humanité
J’entends le bruit des cloches
Pour qui sonne le glas ?
Pour des êtres beaux ou moches ?
Tout cela à petits pas
Tremble le sort funeste
De nos tendresses modestes
Ce calice d’impuretés
Que l’on boit à gorgées
L’oubli, toujours, l’oubli
Comme une fatalité
Comme une envie
Un dernier zeste d’humanité
J’ai ce froid qui m’environne
Le cri d’une peur qui résonne
Où s’évapore l’eau amère
Dans des puits de misère ?
Mes déserts sont remplis de nuits
D’ombres de mélancolie et d’ennui
Leurs corps s’habillent du magma
D’un avenir noir et ingrat
L’oubli, toujours, l’oubli
Comme une fatalité
Comme une envie
Un dernier rien d’humanité
Derrière les sommets bleutés
Se propagent les failles de l’abîme
A nos pieds inexpérimentés
Le vide et beaucoup de frime
Je te parle de ce destin
Au milieu de notre festin
Par cruauté, par malice
Ainsi se forment les cicatrices
L’oubli, toujours, l’oubli
Comme une fatalité
Comme une envie
Un dernier zeste d’humanité
Depuis le haut du toboggan
Avant d’entamer le mouvement
De glisser, de s’abandonner
Dans la lente perversité
De croire à une fin heureuse
Téméraire et merveilleuse
Sur la pierre et le roc
J’en ai entendu le choc
L’oubli, toujours, l’oubli
Comme une fatalité
Comme une envie
Un dernier rien d’humanité
Nous irons faucher les blés
Ramasser les pissenlits fanés
Préparer nos mets sur un brasier
Flamboyant au milieu d’un champ
O vent tempétueux et charmant
Tu me tends des bras envoûtants
Je ressens tes appels, tes tourments
Toi impalpable et infidèle, tu me mens
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