Bat dans ton cœur le rejet violent d’une amertume. Ce petit bout de rien qui étend ses tentacules. Et fait poser sur tes horizons ce voile impénétrable de brume. Effaçant le feuillage et les fleurs où volent les libellules. Donnant aux ombres le droit de maquiller tes songes. Dans la lande de ces cauchemars qui rongent. Le temps, le moment, l’instant, pendant. Que ruisselle sur le suaire les prières. En lettres de sang coulant du néant. Alors tu te plais à lui donner un nom. Noir comme la couleur d’une peur. Noir comme l’absolution d’un désespoir. Dans la cathédrale du recueillement interdit. Là où luisent les bougies de ta mélancolie. Et tu regardes se refléter dans le miroir. La procession de spectres tristes et silencieux. En route vers de sombres territoires. Marchant sur la braise de feu. J’ai rêvé de toi dans la pensée complice. D’atténuer tes peines, de mettre fin à ton supplice. J’ai pensé à toi mais cela m’est interdit. Tu es vent, dans l’impossible dénuement de ma folie. Tu es tempête sous les nuages crépusculaires. De mon abandon à cette idée stupide et vulgaire. D’être un invisible bonimenteur qui joue avec tes peurs. Ce petit bout de rien qui étend ses tentacules. Et fait poser sur tes horizons ce voile impénétrable de brume. Effaçant le feuillage et les fleurs où volent les libellules. Alors que bat dans ton cœur le rejet violent d’une amertume.