Un jour, un matin, une plage. La lumière qui s’efface. Des silhouettes qui s’enlacent. Dans le décor d’une image. Le sable sous les pieds. Doucement traîner. Sans autre projet. Que de musarder. Dans l’air frais d’un ciel ombragé. Portés par la mélancolie d’un hiver. Sur la terre et la mer. Le silence et ses mystères. Jusqu’où s’abat le regard. Sur le mur des limites du temps. Avec le hasard. De croire au pays imaginaire. Ses soleils rougeoyants. Le soir s’endormant. Quand. La lumière qui s’efface. Délaisse les silhouettes qui s’enlacent. Dans l’oubli d’une nostalgie. Sur la toile d’une plage sans patronyme. Errance d’anonymes. Fantomatiques. Disparaissant dans le mur du temps. Diabolique. Monte la mélodie. Lancinante d’une voie écorchée. Susurrant. Les caprices alanguis. D’un vent endormi. Prêt à se réveiller. Pour tout balayer. Et recommencer. Un jour, un matin, une plage. La lumière qui s’efface. Des silhouettes qui s’enlacent. Dans le décor d’une image. Cette impuissance à ne pouvoir qu’oublier. Des petits bouts de vie fragmentés. Incapable de les réveiller. Ou de les conserver. Dans le congélateur d’une mémoire. Sélective et dérisoire. Cogne le lent mouvement. Du balancier du temps. En semant. Des particules d’étoiles. L’espace d’un instant. Quand se lève le voile. Pudique d’une parenthèse d’éternité. Les yeux émerveillés. Le sable sous les pieds. Doucement à traîner. Sans autre projet. Que de musarder.