Nous sommes les enfants du noir. Deux corps dépendants avec l’idée de croire. A l’impossible de matins lumineux. Nos yeux abîmés par l’ombre sans espoir. De nuits aux reflets tristes et bleus. Enfermés dans la léthargie. De nos vies endormies. Faîtes de peurs, de tant de frayeurs. Sur nos corps gelés et engourdis. Il nous reste 7 secondes avant de tomber dans le puits. Sans fond où tourbillonnent ces fantômes. Des êtres tristes et blancs, leurs visages de mômes. Qui nous regardent, nous tendent les mains. Elles sont raides et froides comme le pâle matin. Que nous verrons demain. Mais avant, il y aura la nuit. Cette terre d’enfer sur le chemin d’un cimetière. Où sont figées des larmes de mélancolie. Calcaires en gouttes de pierres. Sur des tombes enfouies. Sous les herbes séchées du passé. Autant de regrets que l’on ne pourra jamais faucher. On marche en traînant des pieds. Sur un sol jonché de graviers. Recouvrant une terre rouge sang. Elle porte l’odeur de nos terreurs. Nous sommes des enfants, deux corps dépendants. Vivants dans le noir avec l’idée de croire. Que de l’autre côté du miroir. Brillent des reflets lumineux. Des ciels aux matins bleus. Des lieux où des gens vivent heureux et vieux. Sans trembler 7 secondes avant d’éteindre la lumière. De fermer les yeux puis de clore les paupières.