En toi, endormie, se lovant cachée. Dans les méandres de tes années passées à l’esquiver. Tapie dans cette zone profonde. Où parfois tu sombres. A l’abri de ta conscience. Coupant ta vie en deux pour celle qui balance. Entre le blanc et le noir. Se nourrissant tard le soir. Des miettes de joie que ton chagrin a fabriquées. Oubliant le bonheur pour le malheur. De perdre ses repères. Pour ce goût sucré amer. Qui donne au squelette de ta pensée. Des bras, des jambes endiablant cette part d’ombre. Toujours aux aguets. Qui t’habite, posant sur ton visage figé. Le regard verglacé de ta perversité. Je crains de la rencontrer. L’ayant croisée. Au détour d’un jour mauvais. Où tu sombrais. Sans te rendre compte que tu prenais le chemin de tes catacombes. Dernière porte avant la tombe. Cercueil ouvert lâchant l’air fétide de cette zone d’ombre. Polluant ton cœur vêtu aux couleurs de ta rancœur. Contre tous et le monde. Au delà de tes peurs. Cherchant à maquiller ta méchanceté sous des formes rondes. Chloroformant ta fragilité. Pour mieux tromper, flouer, usurper une identité. D’un être habillé de faiblesse. Se perdant dans le labyrinthe de ses contradictions. Qui peu à peu s’affaissent. Sous le poids cruel. De l’inaction. Part active de cette zone d’ombre qui lui devient naturelle. Lâchée en liberté pour semer le mauvais. Qui en moi ouvre les ailes. De ces démons qui sommeillent. Que je croyais maîtrisés. Mais que tu ensorcelles. En tirant la ficelle. De la grille fermant leur prison. Je tremble à l’idée de leur libération.